Le rasage influence-t-il la repousse des poils ?

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La formation d’un poil ou d’un cheveu commence dans le derme, la couche interne de la peau, où se situent les follicules pileux².

Le follicule est l'organe produisant le poil (source)

Le follicule constitue la partie vivante du poil, la racine, qui produit par kératinisation le reste de la tige⁴. Celle-ci traverse la peau et forme la partie visible du poil, qui est quant à elle biologiquement morte³ (la kératine est une protéine⁵).

La racine d'un cheveu est la seule partie vivante (source)

Lorsque l’on coupe ou rase le poil (ce qui revient strictement au même⁹), c’est cette tige morte qui est sectionnée, la racine du poil n’est en aucun cas touchée ou stimulée par cette action^{6 à 14}.

Comme le follicule n’a pas été modifié, le poil qui continue sa croissance est exactement de la même nature que celui qui a été coupé, ni plus foncé, ni plus dur⁶. Si tel était le cas, tous les hommes d’un certain âge auraient la barbe noire et incroyablement drue en conséquence des rasages répétés.

Si les poils et cheveux jeunes peuvent parfois paraître plus foncés, c’est parce qu’ils n’ont pas encore subi de décolorations dues à la lumière solaire et autres facteurs externes^{7 et 8}.

Le soleil décolore en partie les cheveux, créant des mèches naturelles

De même, le nombre et la vitesse de croissance des poils ne sont pas non plus modifiés après la coupe⁹.

Selon sa répartition, la pilosité suit un cycle de croissance plus ou moins long (allant jusqu’à plusieurs années pour les cheveux), après quoi elle tombe progressivement et est remplacée. La durée de ce cycle n’est pas modifiée par le rasage ou la coupe du poil¹⁰.

Chaque poil passe par une phase de croissance et de pause avant de tomber (source)

Ainsi, même si la repousse d’un poil est d’avantage visible sur un visage rasé que sur un visage barbu, la vitesse de croissance est la même dans les deux cas¹¹.

Certains avanceraient que, en stimulant mécaniquement la peau (par exemple sous l’effet du rasage), celle-ci se protégerait en produisant d’avantage de kératine (ce qui est partiellement vrai⁴) et donc de poils.

Aucune corrélation entre ces phénomènes n’a pu être mise en évidence, si tel était le cas, les adeptes de massages seraient hirsutes et les chauves n’auraient qu’à se gratter la tête pour provoquer la repousse de leurs cheveux…

Les rasoirs peuvent irriter la peau, mais en aucun cas accélérer la croissance des poils

Toutefois, comme le poil est coupé au ras de la peau, la repousse est plus rapidement visible que lorsqu’il est arraché⁸. C’est pour cela que le résultat d’une épilation à la cire dure plus longtemps que dans le cas d’un rasage, ce qui n’a rien à voir avec la vitesse de croissance du poil.

L'épilation à la cire arrache le poil à la racine, il met donc plus de temps pour repousser (source)

De plus, la coupe du poil par une lame lui confère une forme biseautée au lieu de sa pointe naturellement effilée^{7 et 10}. Cela induit deux conséquences : le poil est d’une part plus dur au toucher, bien que son diamètre reste le même, et il est d’autre part d’avantage visible sous la peau, surtout si celle-ci est claire¹².

Une pilosité courte est également moins flexible et donne donc une sensation accrue de rugosité¹³.

Une barbe courte est plus rugueuse au toucher (source)

Une autre erreur très courante est en rapport avec l’augmentation de la pilosité durant l’adolescence.

A la puberté, sous l’action des hormones (notamment sexuelles), le nombre, la couleur, la répartition, la vitesse de croissance et la rigidité des poils s’accroissent fortement. Cela est valable chez les hommes comme pour les femmes¹⁵.

Cette période coïncidant avec le début du rasage, certains confondent les causes et pensent à tort que cette pratique est responsable des effets perçus, alors que le poil aurait de toute façon continué sa progression au même rythme¹⁴.

En quelques années, la barbe passe d'un fin duvet à une pilosité abondante

Différentes études cliniques, réalisées de diverses manières depuis 1920, soutiennent ces explications théoriques en contestant toute incidence du rasage sur la repousse des poils^{1 et 17 et 18}.

Ainsi, pour changer la structure pileuse, il faut que la racine soit touchée^{9 et 10}, que ce soit par l’action des hormones¹⁰ (notamment à la puberté et la ménopause), de certains médicaments¹⁶ ou par d’autres modes d’épilation, comme les lasers.