réponse simple
Réponse simple :
Chez les humains comme pour de nombreux animaux, l’œil est capable de s’adapter à la luminosité de l’environnement. La pupille située au centre de l’œil peut se contracter ou au contraire se dilater pour laisser passer une quantité variable de lumière jusqu’à la rétine1.
La pupille est un trou au travers duquel la lumière pénètre (agrandir l'image)
Les muscles de l'iris se contractent ou se relâchent pour changer le diamètre de la pupille (© IS)
Dans un milieu sombre, la pupille s’élargit donc au maximum afin de faire pénétrer davantage de rayons dans l’œil. C’est justement dans ces conditions de pénombre que sont prises les photos avec flash. Il peut alors arriver, selon l’angle de la prise de vue et l’appareil utilisé, que les yeux de certains sujets deviennent rouges.
Lorsque le flash est émis, une quantité importante de lumière traverse la pupille dilatée et percute le fond de l’œil. Celui-ci ne pouvant absorber toute cette énergie renvoie alors une partie des rayons en direction de l’appareil photo. Comme les parois internes de l’œil sont richement vascularisées, la lumière réfléchie nous apparait donc rouge comme le sang qui y circule2.
La lumière renvoyée par les vaisseaux sanguins du fond de l'oeil est visible à travers la pupille
Cet effet se produit également chez les animaux, mais la plupart d’entre eux possèdent une couche colorée au fond de l’œil qui change la couleur des rayons reflétés3.
La couche du fond de l'oeil (ici jaune) modifie l'effet des yeux rouges (agrandir l'image)
La couleur varie complètement d'une espèce et d'une race à l'autre (ici un jeune merle noir)
Pour corriger l’aspect peu esthétique des yeux rouges, certains appareils émettent deux flashs à la suite, le premier ayant pour but de rétracter la pupille afin qu’une moins grande quantité de lumière n’y pénètre en second lieu4.
Il existe également une grande gamme de logiciels permettant de retoucher les photos où apparaissent ces défauts.
Photoshop dispose d'un outil intégré de correction des yeux rouges
réponse avancée
Réponse avancée :
Chez de nombreux animaux, la pupille réagit aux différences de luminosité en se contractant ou en se dilatant. Ces variations involontaires, regroupées sous le nom de réflexe photomoteur, permettent d’ajuster la vision et de protéger l’œil d’un trop grand afflux lumineux1.
Les muscles de l'iris se contractent ou se relâchent pour changer le diamètre de la pupille
Le réflexe photomoteur (ou pupillaire) est un mouvement involontaire qui permet de gérer l'apport lumineux (© IS)
En dessous de la rétine (qui est transparente) se trouve la choroïde, une couche richement vascularisée dont la fonction est d’alimenter l’iris et les photorécepteurs rétiniens5. Chez l’être humain, ce tissu riche en mélanine absorbe la majeure partie des rayons lumineux, c’est pourquoi en temps normal le fond de l’œil apparait très sombre à travers le trou que forme la pupille.
La choroïde fait office de chambre noire à l'intérieur de l'oeil (agrandir l'image)
Lorsqu’une lumière vive éclaire brusquement la choroïde, les rayons incidents ne peuvent pas être totalement absorbés et une partie d’entre eux sont reflétés. Les longueurs d’onde allant de l’ultraviolet au jaune sont absorbées (également par la cornée et la fovéa), alors que le rouge est réfléchi par les vaisseaux sanguins tapissant la choroïde5.
C’est ce qui se produit lorsque les yeux sont illuminés par le flash d’un appareil photo ; le centre de l’œil apparait donc rouge sur le cliché en question2.
La lumière renvoyée par les vaisseaux sanguins de la choroïde est visible à travers la pupille
Ce phénomène peut avoir lieu dès l’utilisation du flash, mais divers facteurs tendent à favoriser son apparition1 :
La dilatation des pupilles
L’élargissement de la pupille permet à davantage de lumière de pénétrer dans l’œil. Cela se produit en général quand la luminosité est faible ou sous l’influence d’une émotion forte voire de certaines drogues. C’est généralement dans ces conditions de pénombre que le flash est utilisé ; celui-ci se déclenchant avant que la pupille n’ait pu se contracter, un afflux trop important de rayons parvient à la choroïde.
Chez les enfants, le réflexe de dilatation est plus rapide, c’est pourquoi ils sont plus propices aux yeux rouges.
Un angle de moins de 30° entre le flash et l’objectif
Si le flash et l’objectif de l'appareil sont proches, les rayons incidents seront réfléchis dans le même axe et apparaîtront alors visiblement sur la photo. Cela explique que les appareils compacts dont le flash est situé à quelques centimètres de l’objectif induisent plus fréquemment cet effet que les appareils réflexes.
Le sujet photographié regarde vers l’appareil
Dans le même ordre d'idée, si le regard de la cible est dirigé vers l’objectif, l’angle entre les rayons incidents et ceux réfléchis sera plus faible et ceux-ci seront davantage visibles.
Le sujet photographié a un faible taux de mélanine
Si la choroïde contient une plus faible quantité de mélanine, sa capacité à absorber la lumière est réduite et les rayons seront par conséquent plus facilement reflétés. Les sujets aux yeux bleus possèdent naturellement moins de mélanine et sont donc plus propices à l’effet yeux rouges, il en va de même pour les albinos.
Ce phénomène des yeux rouges a également lieu chez les animaux, mais il est supplanté par un autre effet appelé improprement « yeux phosphorescents »3. La plupart des espèces disposent d’une couche colorée entre la rétine et la choroïde appelée tapis choroïdien (tapetum lucidum). Ce tissu a pour rôle de réfléchir la lumière afin d’améliorer la vision nocturne des animaux. Lorsque le flash est émis, le tapis choroïdien renvoie les rayons avec une longueur d’onde qui dépend grandement de l’espèce et de l’angle du cliché.
Chez ce jeune merle noir, le tapetum lucidum est bleu
Ici, l'iridescence du tapis choroïdien est nettement visible
Reflet rosé dans les yeux d'un hérisson
Pour les animaux aux yeux bleus, l’effet yeux rouges peut toutefois exister conjointement, voir prédominer sur les yeux phosphorescents selon l’incidence des rayons3.
Selon l'angle de la photo, l'effet yeux rouges l'emporte sur le reflet du tapis choroïdien (ici jaune-vert) (agrandir l'image)
Chez l’être humain, qui ne possède pas de tapis choroïdien, un reflet d’une autre couleur que rouge peut être symptomatique d’une maladie de l’œil6.
A l’heure actuelle, de nombreux moyens existent pour éviter ou corriger l’effet des yeux rouges1. La plupart des appareils sont à présent munis d’une fonction émettant une faible lumière avant la prise de vue ou encore un double flash : le premier permettant à la pupille de se contracter afin que la lumière du second parvienne en moins grande quantité au fond de l’œil.
Des méthodes manuelles sont aussi possibles4, comme changer l’angle du cliché, augmenter la sensibilité ISO afin de pouvoir se passer du flash ou encore diffuser la lumière de celui-ci à l’aide d’un tissu. Des logiciels de retouche sont également couramment utilisés pour retravailler à postériori les photos où apparaissent ces défauts.
Photoshop dispose d'un outil intégré de correction des yeux rouges
Commentaires
Bonjour,
Je suis loin d'être une experte, mais si ce reflet jaune est systématique et tire sur le blanc, comme sur la photo ci-dessous (un œil ou les deux) :
Ou qu'en plus votre enfant a un strabisme, je vous conseillerais d'aller vérifier auprès d'un médecin qu'il n'aie pas de rétinoblastome
www.retinostop.org/
www.rbsociety.ca/.../
On n'est jamais trop prudent...