réponse simple
Réponse simple :
La température moyenne du corps humain se situe aux alentours de 37 °C. Cette valeur varie au cours de la journée selon de nombreux facteurs, comme l’activité physique et le cycle menstruel2.
On utilise en général un thermomètre pour mesurer la température corporelle d'un individu
La fièvre se caractérise par une température corporelle anormalement élevée, généralement supérieure à 37.6 °C 4. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une réaction normale de l’organisme face à une infection : lorsque les microbes pénètrent à l’intérieur d’un individu, ils se heurtent à la présence de globules blancs qui libèrent différentes substances pour mettre le corps en alerte5.
Certains de ces produits atteignent le cerveau, qui va alors modifier la température de l’organisme par le biais de divers signaux nerveux : les muscles se contractent (provoquant des « frissons »), le métabolisme augmente, la transpiration diminue, etc…7
En s'introduisant dans l'organisme, les agents infectieux engendrent une réaction immunitaire (source)
Cette augmentation de la chaleur corporelle permet au final de mieux lutter contre l’infection. Les globules blancs chargés d’éradiquer la menace sont en effet plus efficaces à des températures élevées alors que l’activité microbienne est au contraire ralentie1.
La fièvre fait donc partie du système de défense de l’organisme. Elle n’est nuisible qu'à partir de 41°C, où elle risque d’endommager le cerveau3.
réponse avancée
Réponse avancée :
La thermorégulation du corps humain est contrôlée par l’hypothalamus, un organe situé au cœur du cerveau et impliqué dans la plupart des processus métaboliques. Il fonctionne à la manière d’un thermostat, envoyant des influx nerveux visant à équilibrer les pertes et les apports calorifiques d’après les facteurs externes1.
En temps normal, la température corporelle moyenne se situe entre 36.5 et 37.5°C 2, les variations quotidiennes entre ces deux valeurs peuvent être dues à des changements de l’activité physique ou cérébrale, l’action de certaines hormones, etc...
Variation de la température corporelle en fonction des heures de la journée (source - PPT - modifiée)
Variation de la température corporelle de la femme en fonction du cycle menstruel (source - PPT - modifiée)
A partir de 37.6 °C (ou 38°C selon les modes de mesure), le corps se trouve en état d’hyperthermie3. Si cette élévation de température n’est pas produite par des facteurs externes (soleil, efforts soutenus,…) mais par l’organisme lui-même, on parle alors de fièvre, ou pyrexie4.
La fièvre se traduit par une température corporelle trop élevée
La fièvre survient généralement lors d’une réaction du système immunitaire face à une agression réelle ou perçue de l’organisme. Dans la majorité des cas, ces symptômes se déclenchent suite à la présence d’agents infectieux (virus, bactéries, parasites, champignons,…) ou de toxines5.
Lorsque ces corps étrangers pénètrent dans l’organisme, ils se heurtent à différents types de globules blancs stimulés par le contact avec ces pathogènes. Selon la nature de l’agression, les mastocytes et les leucocytes se mettent alors à produire des substances amorçant la réaction inflammatoire7.
La réponse immunitaire non spécifique se concentre sur l'activité des globules blancs (source - modifiée)
Les principaux précurseurs de cette chaîne sont les cytokines, des molécules dites pyrogènes, c’est-à-dire capable d’engendrer une augmentation de température. Par le biais de récepteurs hypothalamiques, les cytokines produites par les globules blancs induisent la formation d’autres substances pro-inflammatoires, dont les prostaglandines, qui participent également à la perception de la douleur5.
La prostaglandine E2 (PGE2) agit alors indirectement sur l’hypothalamus en modifiant la valeur de référence du « thermostat ». Les influx nerveux partant de l’hypothalamus sont dès lors altérés, favorisant les mécanismes effecteurs de thermogenèse (production de chaleur) tout en limitant la thermolyse (évacuation de la chaleur). Concrètement, cela se traduit par une vasoconstriction, une augmentation du métabolisme de base, des contractions musculaires rapides (frissons) ainsi qu’une diminution de la transpiration5.
Les signaux de l’hypothalamus affectent également le cortex cérébral, poussant l’individu à se reposer, se couvrir et se recroqueviller afin de préserver un maximum d’énergie5 et 6.
La réaction inflammatoire fait intervenir de nombreux éléments (source - modifiée)
Tous ces procédés permettent finalement au corps de lutter de manière plus efficace contre les corps étrangers. En effet, une légère augmentation de la température accélère le fonctionnement de l’organisme (métabolisme, débit vasculaire) et facilite l’activité des globules blancs1. Les lymphocytes ont par exemple plus de facilité à traverser les parois des vaisseaux sanguins grâce à l’augmentation d’une protéine de surface8. En outre, l’ensemble du processus inhérent à la fièvre fait intervenir de nombreux facteurs qui ralentissent la duplication des corps étrangers au sein de l’organisme7.
Même à faibles températures, la fièvre réduit la multiplication des agents pathogènes (source)
La fièvre fait donc partie du système de défense du corps et reste positive tant que les symptômes demeurent bénins. Lorsque la température dépasse 41°C ou est mal tolérée par l’individu, il est toutefois nécessaire de prendre des mesures préventives afin d’éviter de causer des dommages à l’organisme3.
L’utilisation d’anti-inflammatoires permet d’inhiber la production de prostaglandine et donc d’interférer dans la chaîne de réaction induisant la fièvre9. Le froid peut également être efficace dans une certaine mesure pour réguler l’activité thermique.