réponse simple
Réponse simple :
L’alcool est une substance qui, au même titre que n’importe quelle drogue, modifie nos perceptions en agissant directement sur le cerveau1.
L'alcool agit dans différentes zones du cerveau(source)
De par leur petite taille, les molécules d’alcool peuvent passer à travers les membranes du système digestif1 et se retrouvent dans le sang moins d’une demi-heure après l’ingestion1.
Elles circulent ensuite dans tout le corps et notamment dans le cerveau, où elles se fixent à différents récepteurs contrôlant l’activité neuronale1.
Les molécules se lient aux récepteurs et en modifient l'activité (source - documentaire arte)
Elles ont alors un double effet :
- D’une part elles stimulent la production d’adrénaline et d'endorphines, des substances impliquées dans le circuit du plaisir et pouvant donc pousser à la dépendance1.
- D’autre part elles ont un rôle dépresseur1, c’est-à-dire qu’elles limitent la capacité des neurones à transmettre les messages nerveux. Cela se traduit en premier lieu par une désinhibition sociale, une baisse de conscience de la réalité et, à un stade plus avancé, des difficultés motrices (énonciation hésitante, marche titubante,…)1.
Lorsque la consommation d’alcool est régulière, la structure du cerveau finit par se modifier graduellement en réponse à cette substance étrangère ; il se crée une certaine tolérance, poussant à boire toujours d’avantage pour obtenir les mêmes effets1.
L'accoutumance du cerveau à l'alcool en diminue les effets(source)
Lorsque l’état d’ivresse disparait, il peut parfois rester une désagréable sensation que l’on appelle la « gueule de bois ». Celle-ci est simplement due à la déshydratation de l’organisme, car l’alcool a un effet diurétique1. Il est donc conseillé de boire de l’eau durant la soirée pour réduire ce désagrément.
Même s'il s'agit d'un liquide, l'alcool assèche l'organisme
réponse avancée
Réponse avancée :
Quelle que soit leur provenance, les alcools contiennent tous de l’éthanol, une molécule produite lors de la fermentation des fruits, légumes ou céréales1.
La fermentation alcoolique produit de l'éthanol à partir du sucre(source)
Ce processus en lui-même peut produire jusqu’à 20% d’alcool pur; il doit ensuite être distillé pour obtenir des pourcentages supérieurs1.
Une fois ingérées, les molécules d’éthanol descendent dans le tube digestif et traversent les parois internes de l’estomac et des intestins, fait rendu possible par leur petite taille2. Elles se retrouvent alors dans le sang en moins d’une demi-heure et sont transportées dans tous les organes du corps.
L'éthanol est une petite molécule (source)
Le foie met environ une heure et demie pour dégrader un verre standard d’alcool1. Durant cette période, les molécules d’éthanol causent divers dommages sur l’organisme, notamment au niveau du système nerveux central.
A l’intérieur du cerveau, l’éthanol perturbe les transmissions neuronales en se liant à différents récepteurs. Il active principalement les récepteurs GABA, chargés de laisser entrer des ions chlorure dans les synapses pour atténuer la transmission des signaux nerveux3 et 5. L’alcool accentue donc cette désensibilisation, altérant ainsi les communications nerveuses et diminuant les capacités motrices et intellectuelles4.
L'éthanol se lie aux récepteurs GABA et laisse entrer une quantité anormale de Cl-(source)
L’éthanol agit également sur les récepteurs NMDA (activés par le glutamate), plus particulièrement au niveau de l’hippocampe (siège de la mémoire) et du noyau accumbens (le centre du plaisir), créant des perturbations à court et long terme dans la structure du cerveau3.
Il inhibe par ailleurs les canaux calcique de type L, impliqués dans l’ensemble du système neuronale pour la libération des neurotransmetteurs3.
L'éthanol agit sur différentes structures qui régulent les communications nerveuses(source)
Plus la concentration d’éthanol dans le sang est élevée, plus ses effets sur le cerveau (et sur le reste du corps) sont marqués. Lors des premiers verres, l’individu passe par un état d’excitation qui se caractérise par une euphorie, une désinhibition sociale ainsi qu’une perte progressive de la conscience et du rapport à la réalité1 et 2.
A partir de 0,7 g/L, les fonctions motrices se réduisent, engendrant des difficultés d’élocution, des troubles de l’équilibre et de la coordination. Parallèlement, la capacité de jugement et la maîtrise de soi s’amenuisent dangereusement1 et 2 .
Dès 1,5 g/L, l’individu fait preuve de confusion mentale, perte de mémoire, vomissements, dilatation des pupilles, dédoublement de la vision et somnolence pouvant mener à un coma1 et 2.
A plus de 3,5 g/L, l’éthanol provoque une paralysie des neurones du centre respiratoire bulbaire entrainant la mort par asphyxie3. C’est l’overdose.
De par leur faible masse, les femmes sont plus sensibles que les hommes aux effets de l'alcool(source)
A long terme, la consommation d’alcool modifie durablement la structure du cerveau en remodelant les connexions qui s’y sont établies (plasticité structurale)6. Comme la plupart des drogues, l’éthanol détourne notamment le circuit nerveux impliqué dans le système de récompense et du plaisir6 à 8. Cette modification produit davantage de dopamine et d’endorphines suite à la consommation, ce qui induit une dépendance à la fois physique et psychologique au produit.
Le circuit de la récompense sert normalement à favoriser les actions utiles à la survie de l'individu(source)
D’un autre côté, comme l’alcool stimule les récepteurs neuronaux de manière exagérée, le cerveau réagit de sorte à contrebalancer ces effets. Il réduit par exemple le nombre ou la sensibilité des canaux (GABA), ou au contraire en ajoute d’autres (NMDA, canaux calcique), induisant une tolérance de l’organisme appelée aussi accoutumance3 et 4. Cela pousse l’individu à boire toujours plus pour obtenir les mêmes effets.
L'accoutumance du cerveau à l'alcool en diminue les effets(source)
A ce moment-là, si l’individu cesse brutalement sa consommation d’alcool (définitivement ou momentanément), le déséquilibre instauré peut induire des symptômes physiques antagonistes à l’état d’ivresse (tremblements, excès de calcium dans les neurones, hypersensibilité…), phénomène que l’on nomme sevrage et qui est justement une conséquence de l’accoutumance de l’organisme aux toxines6.
Contrairement aux effets ressentis, l’alcool est donc une drogue classée en tant que dépresseur et non en tant que stimulant, car elle agit en réduisant la capacité cérébrale et en ralentissant les fonctions nerveuses à court et long terme9 et 10.
L'alcool agit sur différentes zones du cerveau, notamment le cortex, le cervelet, l'hippocampe et le noyau accumbens (source)
Concernant la « gueule de bois » apparaissant après la sensation d’ivresse, elle est simplement due à la déshydratation de l’organisme2. En effet, l’éthanol inhibe la production d’hormones antidiurétiques, ce qui explique la nécessité de boire beaucoup d’eau lors de la consommation d’alcool.
L'alcool a un effet diurétique et assèche donc l'organisme