Déroulement chronologique
Sommaire
- Premier ramassage (femelles)
- Description de l'insecte
- Second ramassage (larves)
- Émission de lumière
- Aménagement du terrarium
- Repas
- Troisième ramassage (femelles)
- Mues des larves
- Comparaison luminosité larves/femelles
- Croissance des larves
- Toilettage
- Hibernation...
- Nettoyage de printemps
- Reprise de l'activité
- Nymphose
- Métamorphose
- Accouplement
- Différences mâle/femelle + ponte
- Libération des insectes
Ramassage de quatre vers luisant sur la côte nord ouest du Lac de Joux, à proximité de la ville le Pont.
La plage nord du Lac de Joux
J'ai repéré ces lucioles en pleine nuit grâce à l'intense lumière verdâtre qu'elles émettaient. C'est un principe de bioluminescence qui produit de la lumière dite "froide", car très peu de chaleur s'en dégage.
Lumière émise par un ver luisant
Il y en avait une dizaine de visible, mais la plupart se trouvaient sur des falaises et il m'était impossible d'y accéder. Les autres se tenaient sur des rochers, le long de la plage ou dans des buissons.
Luciole sur un rocher
Il s'agit de vers luisant, des petits coléoptères dont seuls les mâles sont pourvus d'ailes. Les femelles possèdent trois segments lumineux à l'extrémité de l'abdomen.
La femelle ressemble à une larve, au contraire du mâle
N'ayant pas vu de mâles, je prévois d'aller en chercher ces prochains jours, au lac de Joux ou ailleurs. J'installe les lucioles dans une petite boite pour la nuit.
Les lucioles sont transvasées dans un grand terrarium où je leur mets de la végétation.
Terrarium contenant différents végétaux
Je compte améliorer cette installation en ajoutant de la terre au fond afin d'y intégrer directement les plantes et éviter ainsi qu'elles se dessèchent. Je mettrai également quelques escargots dans le récipient pour nourrir les lucioles.
Durant la nuit, les insectes montent le long des plantes et agitent lentement leur abdomen lumineux pour attirer les mâles.
J'ajoute quelques escargots dans le bac.
- Jour 4-5 : 25-26 juillet 2011 (sommaire)
Les lucioles n'ont pas encore mangé, peut-être que les escargots sont trop gros pour elles ?
Je repars au lac de Joux pour récolter d'avantage de lucioles. J'en profite pour ramasser des escargots plus petits.
Au totale, nous récupérons une quinzaine d'individus, quelques femelles et surtout des larves car nous n'avons malheureusement pas vu de mâles. J'espère qu'une des femelles est déjà fécondées, mais j'en doute car celles que nous avons récupérées émettaient encore beaucoup de lumière (ce qui n'est plus le cas après l'accouplement). Nous laissons bien sûr de nombreux individus sur place pour ne pas nuire à la population.
Les larves sont semblables aux femelles, mais elles sont moins brillantes (un seul segment lumineux) et disposent de petites taches rosées sur le dessus du corps.
Larves de vers luisants
Contrairement aux femelles, les larves ont la présence d'esprit de s'éteindre lorsqu'elles perçoivent un danger, ce qui rend leur capture particulièrement délicate.
Je crains malheureusement que les insectes aient soufferts des conditions de transport, certaines lucioles semblaient dangereusement amorphes une fois de retour chez moi. Je les place tous dans un nouveau terrarium qui contient des mottes d'herbes.
Il ne sera plus nécessaire de changer la végétation
Pour que les lucioles émettent de la lumière, il est strictement nécessaire qu'elles soient dans le noir complet. Pas question donc d'allumer une lampe de chevet dans la même pièce.
On distingue clairement les segments des femelles
L'aménagement du terrarium est pratique, mais il est difficile de voir les insectes la journée.
Je trouve accidentellement une grappe d'oeufs entre les brins d'herbes. Ils sont petits et jaunâtres, mais n'émettent pas de lumière comme j'ai pu le lire sur certains sites.
Oeufs de vers luisants
Pour l'instant, je les repose à l'abri dans la végétation. Je maintiens une bonne humidité dans le terrarium à l'aide d'un vaporisateur.
- Jour 8-9 : 29-30 juillet 2011 (sommaire)
Pas de constatation particulière.
Je réalise au matin que deux lucioles se sont échappées du terrarium, probablement par les trous du couvercle. Je décide donc de changer à nouveau de récipient, optant pour un terrarium plus grand et couvert d'un film plastique finement troué.
Je dispose au fond du bac environ 4 cm de terre meuble et 2 cm de sable. Je place ensuite un grand caillou et une racine de vigne pour terrarium, ainsi qu'un petit fond de boite où je mets les oeufs. Je plante finalement des herbes et autres végétaux que j'arrose abondamment.
Terrarium aménagé avec soin
Je transvase ensuite les lucioles à l'aide de deux pinceaux, pour éviter de les blesser. Au passage, je constate que plusieurs des insectes sont en train de manger les escargots, fait plutôt rassurant. Il s'agit toutefois uniquement des larves, les femelles ne semblent pas vouloir s'alimenter.
Les vers luisants anesthésient leurs proies avant de les dévorer
J'humidifie l'ensemble du bac à l'aide d'un vaporisateur. Le terrarium est ensuite refermé avec du film alimentaire transparent percé de nombreux trous au cure-dent.
Les trous doivent être très étroits
Il me reste à présent une dizaine d'individus, les autres étant malheureusement décédés probablement peu après le transport.
J'ai l'intention de retourner au lac pour chercher des mâles et reprendre quelques larves pour avoir une chance d'obtenir une métamorphose complète des deux sexes.
Les lucioles émettent de moins en moins de lumière et je constate que certaines femelles sont mortes. Je ne vois pas non plus de larves se nourrir, ce qui m'inquiète pour le futur de l'expérience.
Malheureusement, il est pratiquement impossible de voir les insectes en plein jour car ils se cachent sous les herbes. Je ne peut donc pas estimer le nombre de survivants sans déranger le terrarium.
Les oeufs n'ont toujours pas éclos et commencent bizarrement à se détériorer (malgré une bonne conservation). Je remarque que certaines lucioles femelles rejettent leurs oeufs en mourant, ce qui expliquerait la présence de ceux ramassés précédemment. Ils n'étaient probablement pas fécondés.
Voyant que le nombre d'escargot ne diminue pas, je décide de changer l'organisation du terrarium afin de pouvoir compter le nombre de lucioles vivantes et de changer la végétation mal en point.
Étant persuadée que la plupart des insectes sont morts, je repars au lac de Joux pour en chercher des nouveaux. J'en profite pour ramasser de la mousse que je tapisserai au fond du terrarium, ce qui améliorera surement le confort des lucioles.
La récolte est plutôt médiocre - 2 femelles et aucune larves - car la lune illuminait trop fortement les herbe pour une bonne visibilité. J'attrape par contre une dizaine d'escargots que je garde dans une boite.
Je place les lucioles dans un bac de transport et je les y laisse pour la nuit.
Je commence par transvaser les lucioles du terrarium dans le bac de transport afin de pouvoir mettre la mousse au fond.
Par chance, il se trouve que j'avais grandement sous-estimé le nombre d'insectes en vie. Seule 3 femelles étaient mortes probablement de causes naturelles), les autres individus étant en parfaite santé et se cachant sous la racine de vigne. Je dispose donc à présent d'une petite quinzaine de lucioles.
A ma grande surprise, je trouve deux mues de taille différente à proximité d'une énorme larve (plus grande qu'une femelle !).
Les mues sont ouvertes du côté inférieur de la tête
On différencie ces mues des individus morts car elles sont totalement aplaties alors que les cadavres sont pleins.
Je suppose qu'il est normal que les femelles meurent au bout de plusieurs semaines
Je place la mousse et quelques nouvelles herbes dans le terrarium. J'y ajoute ensuite les escargots et finalement les lucioles.
Le terrarium est à présent mieux organisé
Durant la nuit, une dizaine de lucioles s'illuminent : un vrai record. J'en conclus qu'elles se sentent bien dans leur nouvel environnement.
L'apparence du récipient dans le noir : on voit quelques lucioles sous cet angle
Les larves clignotent d'avantage qu'elles ne s'allument, leur lumière est discrète et provient tantôt du segment abdominal, tantôt des pattes avants qui disposent également de petits points lumineux.
Comparaison de l'intensité de la lumière abdominale
Je note également que les femelles et les plus grande larves s'illuminent spontanément lorsqu'elles sont manipulées, sans doute un dérivé du mécanisme de bioluminescence.
Avec la mousse il est plus facile de distinguer les insectes sur le sol. J'aperçois dans le courant de la journée une larve qui commence un repas (la même lave gigantesque mentionnée précédemment), ainsi qu'un autre individu en train de grimper sur une brindille.
La grosse larve continue invariablement de manger
Une petite luciole tente vainement de se hisser sur un brin d'herbe
J'espère pouvoir assister à la nymphose d'une des larves, mais je ne sais pas du tout combien de générations il y a pas année : les larves pourraient très bien hiberner et se nymphoser le printemps prochain... Je crains par ailleurs de ne pas réussir à voir quoi que ce soit au milieu de la végétation. Il faudrait que je soulève chaque jour la racine centrale, ce qui risque de déranger les insectes.
Il semblerait que les lucioles émettent de la lumière uniquement les premières heures de la nuit noire, entre 22h et minuit.
L'ajout de mousse provoque d'avantage de buée le matin, ce qui m'oblige à soulever le film plastique pour aérer le terrarium quelques minutes.
La végétation produit de la buée sur les parois
J'observe les larves durant ce laps de temps et je constate que trois d'entre-elles sont en train de chasser, dont deux sur le même escargot.
Les deux lucioles s'attaquent à un escargot
Je pars à la chasse aux escargots et en rapport une bonne dizaine. La majorité d'entre-eux s'accroche au sommet du terrarium et je m'assure ainsi qu'au moins trois d'entre-eux restent au fond du bac, à la portée des lucioles.
Il y a maintenant largement assez de mollusques...
Je n'ai toujours pas vu une seule femelle se nourrir et je commence à douter du fait qu'elles s'alimentent. Les larves quant-à elles grossissent à vue d'oeil. La plus grande d'entre-elles mesure presque le double des autres !
Trois larves de tailles différentes, celle du haut est carrément énorme.
Je suppose que, comme pour les coccinelles, les larves grossissent beaucoup avant d'entamer leur métamorphose. Elles ont en tout cas un très bon appétit.
L'énorme larve et une plus jeune dans un escargot
Les lucioles vident littéralement les mollusques, ne laissant que la coquille
Lorsque je touche un des insectes, il se met soit en boule, soit il rentre simplement la tête dans sa "carapace".
Les larve de petite taille se mettent souvent en boule et se laissent tomber
Tête sortie et rentrée
A partir de demain, je commencerai à soulever la racine et à fouiller dans la végétation afin de repérer une éventuelle nymphose. Pour éviter de trop perturber les insectes, je répèterai ce rituel uniquement un jour sur deux.
Pas d'observation particulière. Les insectes se portent bien et continuent de muer.
Au bout de l'abdomen des vers luisants se trouvent des espèces de courts tentacules blancs rétractables. Ils les utilisent pour grimper sur les parois, comme une ventouse, ou pour se nettoyer le corps et la tête.
La larve semble se laver. On voit qu'elle peut sortir complètement la tête de sa "carapace".
J'avais déjà constaté ce phénomène, mais je n'avais pas réussit à le filmer. Je suis navrée pour la médiocre qualité de la vidéo.
La larve fait sa toilette ? (© IS)
Je dois admettre que ces insectes me semblent de plus en plus étranges...
Pas d'observation particulière.
Lorsqu'elles s'attaquent à un escargot, les larves mettent plusieurs minutes (entre 15 et 30 au minimum) pour commencer à le manger. Si le mollusque se réveille de son anesthésie avant d'avoir été entamé, il repart sans problème et les lucioles vont s'attaquer à une autre proie.
Il peut arriver que les larves s'attaquent à plusieurs mollusques différents et en mangent à peine un tiers, laissant le reste pourrir dans le fond du terrarium... Je pense que ce comportement est dû au fait qu'il y a dans le récipient une concentration particulièrement élevée d'escargots.
Au moins deux des femelles sont mortes. Je suppose donc qu'elles ont un temps de vie très court après leur métamorphose, comme c'est le cas de nombreux imagos (forme adulte des insectes).
Je peux également affirmer que, dans mon cas tout du moins, les femelles ne se nourrissent pas.
J'espérais pouvoir obtenir un mâle avant le décès des femelles. J'attendrai donc la nymphose des larves avant d'aller éventuellement rechercher d'autres adultes.
Les larves ne se sont toujours pas métamorphosée et je commence à me demander si elles le feront avant le printemps prochain...
Pour l'instant, elles se sont enfouies dans la mousse à cause des grandes chaleurs et elles sortent rarement.
Certaines grosses larves sont sorties de la mousse, mais toujours pas de transformation en vue. L'un d'entre-elles à par contre à nouveau mué.
- Jour 51-94 : 10 août - 22 septembre 2011 (sommaire)
Je suppose que les lucioles resteront sous cette forme jusqu'au printemps. Elles sont amorphes, mangent moins et restent blotties dans ou sous la racine.
Les larves se préparent peut-être à hiberner ?
Beaucoup d'insectes passe la majeure partie de leur vie au stade larvaire. Chez ceux-ci, l'état adulte ne dure en général que quelques jours ou semaines.
- Jour 95-136 : 23 septembre - 03 novembre 2011 (sommaire)
Pas de constatation particulière. Les larves hibernent.
J'enlève les restes de coquilles vides, une bonne dizaine en tout. Cela prouve que les larves continuent malgré tout de s'alimenter, mais à un rythme très faible.
Il ne reste que 4 escargots vivants dans le terrarium, il faudra que j'en rapporte.
En soulevant la racine, je ne vois que deux larves. J'espère qu'il y aura d'avantage de survivants le printemps prochain.
- Jour 138-276 : 05 novembre 2011 - 23 mars 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. Les larves hibernent. Je continue d'humidifier quotidiennement le terrarium.
Avec l'augmentation de la température, je décide de réorganiser le terrarium afin de changer la végétation, remettre de la nouvelle terre et compter les lucioles ayant survécu à l'hiver.
Je vais donc ramasser le nécessaire pour aménager un nouveau bac et j'installe celui-ci pour y transférer les insectes en vie.
Le bac est disposé de manière a accueillir convenablement les insectes
A ma grande déception, je constate que seules deux des larves (une grande et une petite) sont encore vivantes dans le terrarium.
La plus grande des deux survivantes
J'ai trouvé enfouis dans la mousse 5 ou 6 cadavres, mais je suis surprise de constater qu'il manque un grand nombre d'insectes. Peut-être que les larves ont cédé au cannibalisme, comme c'est le cas chez les coccinelles ? J'ai pourtant veillé à laisser suffisamment d'escargots dans le récipient. Peut-être également que ces larves sont mortes au début de l'hibernation et que les restes se sont décomposés durant les mois suivants.
En tous les cas, je ne sais pas si ce pourcentage de décès est normal ou non étant donné que je n'ai pas de comparaison à l'état naturel. Je pense toutefois que plusieurs facteurs ont pu aggraver ce taux :
- La température de la pièce était nettement plus élevée que la température extérieure, ce qui a pu perturber l'hibernation des insectes en empêchant une diminution adéquate de leur métabolisme.
- L'humidité au sein du terrarium était beaucoup plus basse que celle du milieu naturel (à cause de la couche de neige et des fréquentes précipitations).
- D'autres facteurs rentrent peut-être en compte, comme les variations de luminosité, la présence (ou l'absence) d'autres insectes et animaux, l'oxygénation,...
Quoi qu'il en soit, je suivrai l'évolution de ces deux larves résiduelles, en espérant qu'au moins l'une de celles-ci parviendra à terme. Je ne pourrai malheureusement sans doute pas observer de reproduction au vu du faible nombre de survivants, mais je parviendrai avec un peu de chance à trouver une ou deux nouvelles larves au lac de Joux avant leur nymphose.
- Jour 278-284 : 25-31 mars 2012 (sommaire)
Les larves sont toujours en vie mais elles n'ont pas encore mangé et restent plutôt passives (elles ne s'illuminent pas la nuit).
La plus petite larve sur la carapace d'un escargot
Je suppose que leur temps d'hibernation n'est pas encore totalement achevé, il est donc inutile de passer au lac de Joux avant une dizaine de jours, car il serait alors impossible de trouver des larves si elles n'émettent pas de lumière.
Tout se passe bien, les deux larves passent leur journées sous les feuilles mortes que j'ai disposées au fond du bac. Elles ont mangé l'un des escargots la nuit passée.
- Jour 286-291 : 02-07 avril 2012 (sommaire)
La plus grande des larve reste immobile depuis des jours. Elle se trouve sous une feuille morte, légèrement repliée sur elle-même et elle émet de la lumière à chaque fois que je la dérange. Je ne sais pas si elle continue d'hiberner où si elle se prépare pour sa nymphose.
La larve reste dans une étrange position
En réalité, la larve a simplement mué, ce qui est plutôt bon signe car cela montre qu'elle recommence à croître et à vivre à un rythme normale.
La mue est ouverte au niveau de la tête
- Jour 293-302 : 09-18 avril 2012 (sommaire)
La plus grande larve recommence à s'alimenter et à briller comme elle le faisait avant l'hibernation. Je l'ai surprise dernièrement sur un escargot de grande taille qu'elle a mis plusieurs jours à manger.
La larve est restée 3 jours sur cet escargot
J'ignore cependant où se trouve l'autre larve, elle est probablement encore enfouie sous la mousse.
- Jour 303-316 : 19 avril - 02 mai 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. J'ai lu que les larves se métamorphosaient généralement au mois de mai.
Je change complètement le terrarium afin de remettre de la nouvelle végétation. En soulevant la mousse de l'ancien bac, j'aperçois un trou de quelques centimètres où la plus grosse des deux larves s'est apparemment enterrée.
Apparemment les vers luisants s'enterrent lors de leur nymphose, contrairement à d'autres espèces de lucioles
Je la retire délicatement et je constate avec ravissement qu'elle s'est en fait nymphosée :
Différents points de vue de la chrysalide, qui est bien plus claire que la larve
Je ne sais pas depuis combien de temps elle se trouve sous cette forme, mais en temps normal la nymphose dure à peu près une semaine. Je la dépose dans le nouveau terrarium, sous de la mousse. Bien qu'elle ne bouge pas, la nymphe émet de la lumière au niveau de l'abdomen lorsqu'elle est dérangée.
La nymphe émet de la lumière par le biais de deux petite taches lumineuses sur l'abdomen
Je continue de fouiller le terrarium à la recherche de la seconde larve, sans succès. Après avoir retourné toute la terre et la végétation, je me vois contrainte d'abandonner ; la petite larve n'a probablement pas survécu à la fin de l'hibernation, je me retrouve alors avec un seul individu. Je termine donc l'aménagement du nouveau terrarium et attends patiemment la métamorphose de l'unique survivante.
Le récipient est fraichement renouvelé
- Jour 318-324 : 04-10 mai 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. La larve est toujours dans le même état. Le soir du 07 mai, je constate qu'elle n'émet plus de lumière lorsque je soulève la mousse, je ne sais pas s'il s'agit d'un bon ou d'un mauvais signe.
Après une dizaine de jours, la luciole est finalement sortie de sa chrysalide durant la nuit. Il s'agit d'une femelle (mince !). Elle a l'air exténuée, mais vivante. Elle émet de la lumière lorsque je la manipule.
Les restes de la chrysalide gisent sur le côté
Je vais retourner ce soir au lac de Joux pour essayer d'attirer un mâle : je laisserai la femelle dans son terrarium, tout en ôtant le couvercle, et je resterai à côté d'elle dans le noir jusqu'à ce qu'un mâle vienne s'accoupler (la femelle cessera alors d'émettre de la lumière). Je n'ai pas la moindre idée du temps que ce processus peut prendre, si cela échoue, je libérerai la femelle et recommencerai ce processus avec une nouvelle luciole dans le courant du mois de juin.
Arrivé sur place, il y avait un groupe de personnes en train de faire la fête à proximité. Les lumières qu'ils émettaient rendaient impossible ce que j'avais projeté. Comme convenu, je libère donc la femelle dans l'herbe et je reviendrai plus tard au mois de juin, car une autre expérience m'empêche de quitter la maison d'ici là.
- Jour 326-371 : 12 mai - 27 juin 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. Je vais aller chercher les lucioles à la fin juin.
Je me rend une première fois un lac de Joux, mais la recherche est plutôt infructueuse : je repère quelques larves et une seule femelle. Je passe donc une partie de la nuit à attendre à proximité de la femelle, mais je n'ai pas pu assister à un accouplement et je repars les mains vides.
Je retourne vers 22h au lac de Joux pour tenter à nouveau de trouver un mâle. Ce soir là, il y a davantage de femelles actives (il faut dire aussi que je me suis rendue sur place un peu plus tôt).
Par un heureux coup de chance, mon conjoint trouve une femelle et un mâle en plein accouplement ! Nous ramassons donc les insectes avec précaution pour les transporter à la maison et prendre des clichés. La femelle émettait encore de la lumière au début de l'accouplement, puis elle s'est éteinte quelques minutes après. Le mâle fait le mort sur la première image car nous venions de le déranger.
Le mâle fait le mort (et j'ai vraiment cru qu'il l'était !) lorsqu'il est touché
Le mâle et la femelle se séparent de temps en temps et recommencent ensuite à s'accoupler
Je rapporte donc les insectes dans mon appartement et les place dans un grand terrarium aménagé en conséquence. Le mâle et la femelle cessent de s'accoupler peu après notre arrivée, mais peut-être ont-ils continué durant le reste de la nuit.
- Jour 374-375 : 30 juin - 01 juillet 2012 (sommaire)
Je prends quelques clichés généraux du mâle dont la morphologie est très différente des femelles. Il fait à nouveau le mort lorsque je le manipule, ce qui facilite la séance photo...
Vue de dessous - remarquez l'imposante taille des yeux pour capter la lumière des femelles
De profile - l'abdomen est très similaire à celui des femelles
Contrairement aux femelles et aux larves, les mâles possèdent des ailes
Je remarque en soulevant la végétation pour trouver la femelle que celle-ci a déjà pondu. Les oeufs sont mêlés à la terre sous une feuille.
Les oeufs sont déposés dans un endroit protégé et humide (agrandir l'image)
En se vidant de ses oeufs, la femelle a considérablement rétrécit ! Elle mesure à présent presque la même taille que le mâle et est toute aplatie... on voit bien la différence de dimension par rapport aux photos de l'accouplement.
Comparaison des deux genres, un bel exemple de coévolution
Durant la séance de cliché, la femelle a déposé une petite goutte de liquide (urine ?) sur le support.
On voit deux petites "pointes" au bout de l'abdomen qui s'ouvrent lors du dépôt
Vu qu'elle ne s'alimente pas, je m'attends à ce qu'elle meurt dans les jours qui suivent. J'ai par contre lu que le mâle pouvait rester en vie et continuer à se reproduire durant toute la saison, je vais donc aller le relâcher très bientôt.
- Jour 376-378 : 02-04 juillet 2012 (sommaire)
Les deux individus sont toujours en vie et semblent bien se porter. Malgré le nombre important d'escargots, aucun d'eux n'a mangé, ce qui confirme mes observation précédentes.
Le soir venu, je rapporte les insectes au lac de Joux pour les remettre en liberté. Il me reste moins de 10 jours avant de déménager hors du pays, je n'aurais donc probablement pas le temps de voir éclore les oeufs mais je décide malgré tout d'attendre jusqu'au dernier moment avant de les relâcher. Cela me permettra déjà d'en prendre correctement soin durant les jours qui viennent. J'ai lu qu'il fallait environ un mois pour que les oeufs arrivent à terme, mais les informations trouvées étaient assez floues et non-spécifiques.
- Jour 379-385 : 05-11 juillet 2012 (sommaire)
Les oeufs n'ont toujours pas éclos. Ils n'émettent pas de lumière, mais peut-être est-ce le cas à un stade plus avancé de leur développement ? Je n'aurais malheureusement pas l'occasion d'observer l'éclosion et la croissance des larves nouvelles-nées dans cette expérience.
En passant dans une forêt pour chercher des larves de moustiques pour mes jeunes tritons, je trouve tout à fait accidentellement une grosse larve de luciole dans la végétation. Je décide alors de libérer les oeufs dans cette région, qui est nettement plus proche de chez moi (à Vufflens-la-Ville). J'apporte donc le terrarium et choisi une zone abritée pour y déposer les oeufs.
Les insectes ayant été remis dans leur habitat naturel, l'expérience est à présent close. Merci aux lecteurs d'avoir suivi ce déroulement.
Commentaires
Soirée magique !
je vous confirme que les oeufs sont bioluminescent mais la lumière est très faible et c'est grâce à une photo prise en pause que j'ai pu m'en rendre compte car à l'oeil nu je pensais que mes yeux me jouaient des tours tellement c'est infime.
cordialement
Je viens d'observer des lucioles et nous sommes le soir du 30 décembre. Je reste au Québec et il fait -8 actuellement. Est ce normal?