Témoignage : soin des hérissons
(Hérisson européen)
Compte rendu
Retour à la présentationPréface et évaluation de l'expérience.
Informations techniques Protocole et matériel utilisé.
--> Nous vous rappelons que la détention d'animaux sauvages est interdite.Depuis 2007 les hérissons européens sont protégés en France. Si vous choisissez d'outrepasser cet avertissement, veuillez lire avant tout le préavis concernant les expérience zoologiques <--
Résumé thématique
Sommaire
- Habitat (sommaire)
Lors de cette période, j'ai récupéré deux hérissons dont l'ai pris soin durant l'hiver avant de les remettre en liberté : le premier était un orphelin trouvé dehors en pleine journée, et le second (quelques mois plus tard) était une femelle atteinte de vers pulmonaires.
Une fois le premier hérisson récupéré, je le place en quarantaine dans un bac aux bords élevés que je couvre avec un linge. Je pose un collier anti-puces à l'intérieur ainsi qu'un peu d'eau et de pâtée pour chat. Après la nuit, je lui donne un bain avec précaution pour vérifier qu'il soit débarrassé de ses parasites externes (tiques et puces) et je lui donne un vermifuge recommandé par mon vétérinaire. Ne possédant malheureusement pas de jardin, je le transvase ensuite dans un bac aménagé avec des copeaux de chanvres et un abri, sur les conseils d'un refuge de ma région.
Le second hérisson, récupéré à quelques mois d'écart, passe par le même cycle. Lorsqu'ils sont exempts de parasites, je les déplace dans un enclos plus vaste avec des bords élevés. Plusieurs bâches sont utilisées sur le sol et les bords pour atténuer le bruit des grattages nocturnes.
Il est difficile de trouver un enclos assez grand et dans lequel le hérisson ne fait pas trop de bruit (agrandir l'image)
- Croissance (sommaire)
Âgé de moins de trois semaines, le jeune hérisson possédait déjà la morphologie d'un adulte, mais en plus petit. Sa dentition était également inachevée (il avait davantage de difficulté à manger) et à ce stade ses piquants n'étaient pas aussi douloureux que ceux des adultes.
Je ne peux pas détailler la croissance des petits avant cet âge, mais un internaute a publié d'excellentes photos de cette période : voyez ces illustrations en bas de page, aux commentaires 20 à 22.
Le hérisson devient de plus en plus volumineux avec le temps (agrandir l'image)
- Comportement (sommaire)
Le jeune hérisson état plutôt craintif à notre approche : il devient nerveux et essaie de s'enfuir dès qu'il se sent observé. Il était très actif la nuit, creusant un peu partout dans son enclos.
Le second hérisson (adulte) est nettement moins peureux, mais souffle violemment pour défendre son territoire.
Il souffle violemment lorsqu'on le dérange (© IS)
Aucun des deux animaux n'appréciaient le contact, et ils se mettent naturellement en boule lorsqu'ils sont portés.
Lorsqu'ils disposent de suffisamment d'espace, ils sont plutôt propres et font en général leurs besoins dans une zone spécifique de l'enclos.
- Alimentation (sommaire)
Sur les recommandations de plusieurs vétérinaires et centres de soin, je donne aux deux hérissons un mélange de pâtée à la viande (pour chien ou chat) et des morceaux de fruits (pommes ou bananes), auquel j'ajoute des vers de farine vivants. Pour un adulte, je donne en moyenne l'équivalent de une à deux boîtes par soir.
Le mélange est englouti en une fois, généralement à la tombée de la nuit
Ils sont particulièrement voraces et font beaucoup de bruit en mangeant. Il faut prendre garde à ne pas trop les nourrir afin qu'ils ne deviennent pas obèses (la graisse de leur ventre les empêche alors de se mettre correctement en boule). Les adultes mangent également des croquettes pour chat, il est possible d'alterner avec la pâtée afin de diminuer l'apport calorifique en cas de surpoids.
Remarquez le bruit peu ragoutant... (© IS)
- Reproduction (sommaire)
Il se trouve que, par hasard, les deux hérissons récupérés étaient de sexes opposés.
Détermination du sexe des deux genres
Au début du printemps, avant leur libération (la température de ma pièce étant suppérieure à celle de l'extérieur), je laisse régulièrement les deux protagonistes ensemble afin d'observer leur comportement. Ils oscillent entre méfiance et curiosité, puis finissent par s'accoupler.
La femelle rejette violemment le mâle (© IS)
Les deux hérissons se tournent autour avec intérêt (© IS)
Ils seront tous deux libérés dans les semaines suivantes, lorsque le climat sera plus favorable.
- Libération (sommaire)
Bien qu'ayant passé les mois d'hivers en captivité, les hérissons ont conservé leur instinct sauvage. Ils fouillent à la recherche de nourriture, attrapent des proies vivantes, s'habituent difficilement à la présence humaine, se mettent en boule et soufflent à notre contact. Leur libération se déroule donc sans le moindre encombre et sans inquiétude pour leur développement futur.
Ils ont été relâchés dans la même zone en Suisse : une région campagnarde avec de nombreux jardins et mollusques qui leur serviront de nourriture. Il s'agit du lieu d'origine où la femelle avait été récupérée. Le mâle provenait d'une ville qui me paraissait dangereuse et moins hospitalière.
Ils se sont tout de suite mis à explorer les environs avec aise et curiosité. Le plus jeune reniflait le sol puis léchait ses piquants, une façon, peut-être, d'intégrer les odeurs de ce nouvel environnement.
Plusieurs années plus tard, mon père (qui vit sur place) revoit régulièrement des hérissons dans son jardin. J'espère que ces deux-ci ont pu trouver leur place dans cet habitat.
Les deux libérations se sont très bien déroulées
- Difficultés rencontrées (sommaire)
Dans la nature, les hérissons sont de véritables nids à parasites. En général, un collier anti-puces et un bon vermifuge suffisent à les en débarrasser, mais dans certains cas il faut les ôter soi-même à la pincette...
Comme le bébé hérisson était sorti en pleine journée, j'ai eu peur que les mouches aient pondu entre ses piquants (c'est fréquent et dangereux). Heureusement, il n'y avait rien d'autre que des puces. Sur le second j'ai par contre dû enlever à la main des énormes tiques...
Une autre problématique surprenante est la vivacité et la débrouillardise dont font preuve les hérissons pour monter hors de leur enclos lors de leurs explorations nocturnes. Ils sont capables de soulever des planches et de grimper sur des bords en plastique, d'où la nécessiter de bien fermer les bacs durant la nuit, où de faire un enclos aux bords très élevés. Ils sont d'ailleurs particulièrement bruyants lorsqu'ils grattent les copeaux et les bâches.
De nombreux parasites se logent au sein des piquants
Déroulement chronologique
Sommaire
- Découverte du hérisson
- Nettoyage et mort des puces
- Premier repas (vers de terre)
- Manipulation de l'animal
- Second repas (escargots)
- Amélioration de l'enclos
- Bain
- Troisième repas (vers de farine)
- Apport au centre de soin
- Récupération à la maison
- Attaque des cailles
- Fermeture du bac
- Nouvelle cage (avec barres en métal)
- Découverte du second hérisson
- Attitude du second hérisson
- Ajustement du traitement
- Bain du second hérisson
- Sexage
- Soins divers
- Semi-hibernation
- Mise en enclos de la femelle
- Première mise en commun
- Accouplement
- Libération du mâle
- Structure d'un piquant
- Informations sur les bébés hérissons
- Libération de la femelle
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- Jour 1 : 09 septembre 2011 (sommaire)
Je téléphone à un vétérinaire qui me dit de lui faire passer la nuit avec un collier anti-puce pour le débarasser des parasites externes. J'amène donc l'animal chez moi et le place dans un grand seau dans lequel je pose un collier anti-puces pour chat. En effet, en regardant attentivement ses piquants, on peut voir un grand nombre de ces parasites. Je dispose également des croquettes au fond du bac, ayant lu que ce type de nourriture était approprié.
L'animal est placé en quarantaine, il est étonnamment attiré par l'odeur du collier anti-puces
- Jour 2 : 10 septembre 2011 (sommaire)
Le lendemain, une vingtaine de puces mortes gisent au fond du bac.
Une puce du hérisson
Je suppose qu'il en reste encore, mais je décide quand même de changer l'animal de bac afin qu'il dispose d'un peu plus de place durant sa quarantaine. Je pose au fond une bouteille d'eau chaude contre laquelle il vient parfois s'adosser. Je retire le collier anti-puce dans la matinée.
Le bac est un peu plus spacieux
J'évite de le toucher, mais je reste quelques heures auprès de lui en lui parlant afin qu'il s'habitue un minimum à ma présence. Il ne dort pas en boule, mais couché sur le côté.
Le hérisson dort dans un coin du récipient
Il n'a malheureusement pas l'air de vouloir manger les croquettes. Je pars donc à la recherche de vers de terre (sous la chaleur étouffante d'un après-midi ensoleillé) et lui en ramène un ou deux qu'il engloutit sauvagement. Il aurait été préférable d'acheter des vers de farine (afin d'éviter le risque de parasites), mais nous sommes samedi et l'animalerie est déjà fermée. Il faudra attendre lundi avant de pouvoir lui en donner.
En train de manger un ver de terre
- Jour 3 : 11 septembre 2011 (sommaire)
Au total, plus d'une trentaine de puces se trouvaient sur la bête, un nombre incroyable au vu de sa petite taille. Étant donné qu'il n'a pas l'air d'avoir d'autres sortes de parasites, nous pouvons maintenant le déplacer sans crainte.
Il semble apprécier de pouvoir dormir dans la verdure et cherche à s'enfouir sous les herbes.
Il se vautre dans les dents-de-lion
Suite aux manipulations de la veille, le hérisson semble s'être habitué au toucher et ne réagit plus de manière si brusque. Il est alors possible de le prendre sans qu'il se mette en boule, en le tenant par les flancs.
Le hérisson se laisse porter docilement.
Je n'arrive pas à estimer son âge, mais je suppose qu'il a moins de 2 mois. Ce n'est donc plus un bébé (car leurs piquants sont plus clairs et moins durs), mais il est très jeune et est encore censé suivre sa mère.
Il fait la taille d'un poing
Il ne parvient pas encore à se mettre totalement en boule
Une petite protubérance au niveau de l'abdomen me laisse croire qu'il pourrait s'agir d'un mâle.
Je n'ose personnellement pas le prendre, car il essaye systématiquement de me mordre les doigts (ce qui n'arrive étonnement pas avec mon conjoint). Je découvre plus tard dans la journée qu'il s'agit de l'odeur de mon vernis à ongles et que ce désagrément disparaît une fois celui-ci ôté.
Vu qu'il ne mange pas les croquettes et que nous sommes dimanche, je pars à nouveau chercher des mollusques que le beau temps n'a pas l'air de vouloir faire sortir. Après une heure de recherche, je trouve uniquement des escargots. J'ôte donc partiellement leur coquille car le hérisson ne parvient pas encore à la croquer. Je remarque par ailleurs qu'il est très malhabile pour marcher et a de la peine à manger.
Je lui donne 4-5 escargots
Il semblerait que sa salive ait une action sur la coquille des escargots car elle est ramollie à son contact. Suite à ce repas, il fait quelques crottes brunes de texture normale, signe qu'il n'est pas empoisonné.
Je prends quelques photos d'ordre général. On peut voir sur la dernière qu'il possède une petite queue.
Profil général du hérisson
- Jour 4 : 12 septembre 2011 (sommaire)
Le matin, je téléphone au centre de soin de la garenne pour leur exposer la situation et organiser un rendez-vous. Je pars ensuite acheter le matériel pour faire un enclos plus confortable d'ici là (n'ayant pas de voiture pour amener le petit dans le refuge, mes déplacement son limités) : grands bacs, mangeoires, nourriture, abris,... N'ayant trouvé que des petits copeaux de bois qui pourraient coller à son museau et ses piquants, je préfère prendre des écorces plus larges en guise de litière.
Les deux bacs en plastique sont reliés par un large tuyau qui lui permettra de naviguer à sa guise.
Le nouvel enclos
D'abord sceptique par rapport au tube, il tourne ensuite autour avec curiosité. De même pour la balle de jeu et les mangeoires qu'il découvre en les sentant attentivement.
Le hérisson s'approprie son espace
Dans la mangeoire, je mets différentes sortes de pâtées pour chat, des croquettes et quelques vers de farine découpés.
Un grand ver de farine
Voyant qu'il est couvert de boue, de cadavre de puces et de restes d'escargots, je décide de lui donner un bain pour nettoyer ses pattes et son museau. Pour ce faire, je remplis l'évier de quelques centimètres d'eau tiède et je le pose sur le bord afin que sa tête reste bien hors du liquide. Je verse ensuite un peu d'eau sur son dos et ses flancs tout en brossant délicatement ses piquants.
Le nettoyage du hérisson
L'eau est si vite sale (je dirais même incroyablement sale) que je dois me résoudre à utiliser la baignoire plutôt que l'évier. Je l'enroule dans un linge avec une bouteille d'eau chaude le temps qu'il sèche, avant de le remettre dans son enclos.
- Jour 5 : 13 septembre 2011 (sommaire)
Je constate au matin que le niveau de nourriture n'a pas diminué. Je lui donne donc quelques vers de farine à la main. Il commence par les attraper, puis les met dans sa bouche en les tenant d'une patte.
En train de manger
On voit ses petites dents (de lait ?) lorsqu'il ouvre la bouche. Il mâche par à-coups, avec de gros bruits de mastication peu ragoutants.
Les dents et la langue sont semblables aux nôtres
Sa maladresse progressive commence à m'inquiéter. Il est parfois saisi de tremblements sans cause visible (pièce chauffée), il marche rarement et avec beaucoup de peine, comme si ses pattes arrière ne supportaient pas son poids et il a de plus en plus de difficulté à manger. Il semble également souffrir de désorientation (notamment pour trouver sa nourriture lorsqu'elle est sous son nez). On voit sur cette vidéo qu'il perd l'équilibre même lorsqu'il ne bouge pas.
Il oscille bizarrement (© IS)
Après recherches sur le web, je suis saisie d'horreur en voyant que tous ces symptômes correspondent à une maladie génétique fréquente appelée le Wobbly Hedgehog Syndrome (WHS). Il s'agit d'un trouble mortel touchant 12% des hérissons domestiques (africains) et également les hérissons sauvages :
- Manque de coordination, perte d'équilibre et tremblements.
- Diminution de la mobilité des pattes arrières.
- Incapacité à se nourrir seul.
- Paralysie progressive.
Je pensais au début qu'il pouvait s'agir d'une allergie aux copeaux ou simplement de la maladresse d'un jeune animal, mais les symptômes sont suffisamment forts pour devenir alarmants. Les vidéos montrant des hérissons atteints de WHS sont tristement similaires au comportement du mien.
J'apporte l'animal dans le centre de soin du zoo de la garenne que j'avais contacté précédamment. À mon arrivée, les soignants ont l'air très optimistes. Il est vrai que le hérisson montre moins de tremblements que précédemment et j'espère qu'il ne s'agit que d'un problème environnemental. J'apprends par la même occasion qu'il est probablement âgé d'à peine un mois et que c'est la raison pour laquelle il a de la difficulté à manger les croquettes (dents de lait).
Il s'agit bien d'un mâle et il pèse 150 grammes.
J'insiste auprès des personnes pour pouvoir avoir de ses nouvelles et éventuellement le récupérer pour en prendre soin moi-même jussqu'à son retour dans la nature. Ils acceptent en voyant que je suis disposée à donner de mon temps. Je m'occuperai ainsi de l'animal durant l'hiver, le pesant régulièrement pour contrôler son évolution, puis je le relâcherai au printemps prochain.
Ils prennent mes coordonnées et disent qu'ils me rappelleront d'ici quelques jours pour me renseigner sur l'état du hérisson.
- Jour 6-12 : 14-20 septembre 2011 (sommaire)
Pas de nouvelle de l'animal.
- Jour 13 : 21 septembre 2011 (sommaire)
J'appelle le centre et me renseigne à propos du hérisson. Le gardien nous dit que l'animal va bien et que son poids croît normalement. Il ajoute qu'il ne pèse pas encore assez lourd pour être relâché et qu'il faudra effectivement le garder jusqu'au printemps prochain.
Je m'organise pour me rendre sur place le lendemain.
- Jour 14 : 22 septembre 2011 (sommaire)
Une fois au zoo, le gardien répond gentiment à toutes mes questions et m'invite à voir le grand local où sont maintenus les animaux. Il m'apprend qu'il existe deux sortes de hérissons en ce qui concerne l'implantation des piquants, et me montre un second animal dont les piquants sont dirigés du même côté, alors que ceux du mien sont orientés dans toutes les directions.
Le petit a pris environ 100 grammes durant son séjour. Il a l'air de bien se porter, son comportement était peut-être uniquement dû à son jeune âge.
Je le ramène donc chez moi, en prenant soin de laver tous les objets de l'enclos et en mettant cette fois-ci des copeaux de chanvre (que je sais adéquats pour les hérissons). J'hésitais à prendre de la paille, mais le gardien a précisé que le foin pouvait s'enrouler autour des pattes du hérisson et bloquer la circulation.
Changement de litière
Le petit est bien plus vif qu'avant. Il court et bouge avec assurance, sait manger seul et plus efficacement. Il est par contre un peu plus peureux qu'avant.
Pour dormir, il aime se réfugier dans sa maisonnette et s'enfouir sous les copeaux.
Il se fait son nid en creusant dans les copeaux sous son abri
- Jour 15 : 23 septembre 2011 (sommaire)
Il sort de sa cachette pour manger car le niveau de pâtée a un peu diminué. Le soigneur m'avait préconisé un mélange de pâtée pour chien (ou chat) à la viande, de banane (ou de pomme) et de vers de farine.
Les vers de farine sont mis au frigo pour une meilleure conservation
Je n'ai pas encore pu acheter les fruits, mais je compte le faire dans le courant de la journée.
Il faut changer la litière souillée tous les jours pour éviter l'accumulation des crottes, mais celles-ci ne sentent pas trop mauvais et son faciles à ôter car elles agglomèrent les copeaux.
- Jour 16 : 24 septembre 2011 (sommaire)
Le hérisson mange bien. Il a fait une ou deux déjections verdâtres et gluantes, mais je ne m'inquiète pas car il s'agit sans doute de la différence de nourriture et du stress causé par le changement d'enclos. Il n'a pas pu être empoisonné lors de son séjour au zoo.
Il a étonnamment réussi à sortir de son bac, probablement en grimpant sur son abri et en passant par-dessus le rebord. Je l'ai retrouvé dans des draps où il s'était assoupi.
- Jour 17 : 25 septembre 2011 (sommaire)
Au milieu de la nuit, j'entends mes cailles (que j'élevais en parallèle) piailler de douleur. Paniquée, je me précipite dans la pièce où je tombe devant un spectacle consternant : le hérisson se trouvait dans l'enclos des cailles et leur courait après, mordant et grognant après les volatiles.
Les cailles se trouvaient dans un enclos fermé par des planches et situé à l'autre bout de la pièce !
Déroutée, je le remets dans son enclos et prévois d'aller acheter un bac aux bords plus élevés le lendemain.
- Jour 18 : 26 septembre 2011 (sommaire)
Le matin, j'ai la surprise de trouver cette fois-ci mes trois cailles dans le bac du hérisson ! Celui-ci, endormi dans son abri, n'a heureusement pas pu leur faire de mal...
Je ne comprends ni comment, ni pourquoi cela est arrivé, mais je décide d'aller acheter sur le champ un récipient plus haut (mais malheureusement plus petit). Les bords mesurent à présent 70cm, soit plus du double des précédents.
Changement d'enclos
Son espace est pour l'instant réduit, mais j'ai acheté un second bac que je compte relier au premier de la même manière que dans l'enclos précédent.
Fait incroyable, le soir venu, le hérisson est à nouveau parvenu à s'échapper pour se rendre dans l'enclos des cailles ! Je ne vois vraiment pas comment il a bien pu grimper sur les bords en plastique, mais, à défaut d'explications, je pose momentanément une large planche sur le bac de manière à bloquer le passage, mais laisse un passage pour l'air. Il faudra que je mette une moustiquaire, ou plutôt un grillage sur le sommet afin de parer à ses explorations nocturnes.
- Jour 19-32 : 27 septembre - 09 octobre 2011 (sommaire)
L'air se rafraîchit progressivement... il n'est normalement pas très bon de garder un hérisson à l'intérieur durant l'hiver, car il ne peut pas hiberner et cela va à l'encontre de son métabolisme naturel. Mon hérisson n'est toutefois pas encore assez gros pour être relâché sans risque. Je veille à ce que la température de la chambre ne soit ni trop élevée, ni trop basse.
Vu que le hérisson met toujours plein de copeaux dans ses mangeoires, j'opte pour un récipient unique à deux compartiments et aux bords plus relevés. Je trouve un grillage flexible que je peux faire tenir fermement à l'aide de pincettes et que je fixe sur l'enclos initial.
L'enclos est désormais grillagé
Après longue observation, je constate qu'il n'est pas capable de soulever le grillage.
Le hérisson dans sa tanière... il est presque trop gros pour y rentrer
- Jour 33 : 10 octobre 2011 (sommaire)
Le voici creusant dans les copeaux :
Quand on enlève son abri, il se met à courir dans toute la cage en reniflant vigoureusement
Il est malheureusement sensible au bruit et n'apprécie pas le son de mon appareil photo.
En train de se mettre en boule : on voit le "froncement" des épines de la tête (qui sont normalement repliées en arrière)
Il est beaucoup plus gros qu'au début, mais il m'est difficile de le peser. Je prévois tout de même de le faire prochainement pour avoir une indication plus précise de sa croissance.
Il a bien grandi
On voit bien que les piquants ne sont pas tous implantés dans le même sens. Sa peau est grise avec des reflets bleutés.
Les piques partent dans toutes les directions
- Jour 33-36 : 10-13 octobre 2011 (sommaire)
Il consomme actuellement une boite de pâtée par jour. J'envisage de réduire la quantité au fure et à mesure une fois sa croissance terminée.
Le mélange est englouti en une fois, généralement à la tombée de la nuit
Il va falloir que j'agrandisse l'entrée de son abri (ou que j'en achète un autre), car en grandissant il a de plus en plus de difficultés à y entrer.
- Jour 37 : 14 octobre 2011 (sommaire)
Un soir, ne le trouvant plus dans son abri, je constate qu'il est parvenu à soulever le grillage et à sortir à nouveau de sa cage...
En cherchant un peu, je finis par le trouver vautré au sommet de ma corbeille à linge sale, qui mesure au moins 1m de haut !
Je pose donc une planche par dessus le grillage et réfléchis à un moyen plus performant de le maintenir dans son enclos.
- Jour 38 : 15 octobre 2011 (sommaire)
En passant dans une animalerie pour me ravitailler en vers de farine, je vois une exposition de cages en tout genre. Je décide donc d'investir dans une grande cage à oiseaux, aux barreaux métalliques et dont la surface est suffisamment importante pour le hérisson.
Cet enclos est assez grand et polyvalent pour m'être utile dans d'autres expériences
S'il arrive malgré tout à s'échapper, il faudra l'inscrire au Guinness des records.
- Jour 39-50 : 16-27 octobre 2011 (sommaire)
Le hérisson commençait à gratter les barreaux de sa cage durant la nuit pour réclamer davantage à manger. Je lui donne donc une demi-boite en plus.
- Jour 51 : 28 octobre 2011 (sommaire)
Dans la soirée, mon père m'annonce la découverte d'un nouveau hérisson qui était rentré dans sa maison et était pris de quintes de toux. Il m'avoue être inquiet car l'animal avait l'air faible et désorienté. Je le ramène chez moi et le place pour la nuit dans ma baignoire avec des copeaux, un abri, des mangeoires pleines et un collier anti-puces.
- Jour 52 : 29 octobre 2011 (sommaire)
Durant la nuit, j'entends le hérisson tousser.
Hérisson qui tousse (© IS)
Il peut s'agir d'un d'une réaction à des vers, des parasites normaux chez les hérissons, mais qui peuvent causer des dommages au long terme en cas d'infestation massive. Je prévois de me procurer du vermifuge pour la débarrasser de ces hôtes indésirables.
Je contacte le sanctuaire des hérissons, un refuge de référence, en leur expliquant la situation et leur demandant des conseils sur la marche à suivre.
- Jour 53 : 30 octobre 2011 (sommaire)
Après passage chez le vétérinaire, je dispose de 5 doses de vermifuge sous forme liquide à ajouter à la nourriture (une pipette par jour).
Pipette contenant du vermifuge
Je pèse le premier hérisson : 700g. Je lui installe un abri de plus grande taille afin qu'il puisse y entrer sans difficulté.
L'autre hérisson est transféré dans un bac où je mélange le vermifuge à sa pâtée. Au fond de la baignoire gisent quelques puces et tiques, mais au vu des puces restantes sur lui, je décide de laisser le collier une nuit de plus.
Il n'est pas effrayé par notre présence lorsqu'il mange
Remarquez le bruit peu ragoutant... (© IS)
Je lui ferai prendre un bain ces prochains jours et essayerai de déterminer son sexe.
Il est nettement moins craintif que le premier hérisson, mais il souffle par contre violemment lorsqu'il est dérangé.
Il souffle violemment lorsqu'on le touche (© IS)
Comme il s'agite en émettant ces bruits, il vaut mieux le manipuler à l'aide de gants pour rosiers afin d'éviter d'être blessé par les piquants.
- Jour 54 : 31 octobre 2011 (sommaire)
Le sanctuaire me répond de manière très précise sur les différents traitements. Je copie ci-dessous la partie technique de l'e-mail afin que ces informations puissent éventuellement servir à d'autres :
"Deux symptômes principaux sont à l'origine d'une toux :
- les vers pulmonaires
- la bronchite
Sachez qu'il est normal qu'il tousse après un vermifuge, car il expulse les vers qu'il a dans les poumons.
En ce qui concerne votre protégé, il pourrait aussi avoir une petite infection. Je vous conseille d'attendre l'effet du vermifuge, puis si la toux récidive de le mettre sous antibiotique (Baytril 5% ou Marbocyl 5% sous forme buvable : posologie à voir avec le véto en fonction de son poids).
Il faudrait aussi lui donner du Flubron (sirop contre la toux) posologie : 0,2 ml par kg.
Faîtes-lui également des inhalations de Perubore (en pharmacie) pour soulager ses voies respiratoires :
- verser de l'eau bouillante dans un grand bol d'eau
- jetez-y 1/2 cachet de Perubore
- maintenez votre hérisson recouvert d'une serviette au-dessus de ce bol pendant au moins 10 à 15 mn pour qu'il respire les vapeurs de Perubore
A faire, si possible, 4 fois par jour pendant 5/6 jours, attention de ne pas le brûler quand vous le maintenez au-dessus du bol"
Je vais suivre ces indications et les transmettre à mon vétérinaire pour ajuster les dosages. Il m'avait déjà fourni du Marbocyl (antibiotique) pour soigner une de mes cailles.
Je ne suis pas inquiète pour le moment étant donné que la santé de l'animal et ses symptômes se sont réduit.
- Jour 55-56 : 01-02 novembre 2011 (sommaire)
Le second hérisson s'habitue très bien à son nouvel environnement. Plus de signes de toux (je reste dans la chambre la nuit pour surveiller ses symptômes). Vu que le temps est déjà très froid pour cette période, je décide sur recommandation de la garenne de garder ce second hérisson durant son hibernation et de les libérer ensemble au printemps qui vient.
- Jour 57 : 03 novembre 2011 (sommaire)
Je décide de laver le second hérisson afin de le débarrasser des derniers parasites et de pouvoir le sexer.
Remarquez que, contrairement à l'autre, les piquants de celui-ci sont bien alignés et forment une sorte de tapis lorsqu'ils sont au repos.
Les piques sont parallèles et donnent un aspect lisse au hérisson
Le hérisson était extrêmement sale. Durant le nettoyage, une tique gorgée de sang s'est détachée de sa peau.
La tique est énorme
J'en vois une autre entre ses piquants, je maintiens donc le hérisson avec un linge (double couche, sinon les piques traversent le tissu) et retire délicatement la tique à la pincette.
La tête a bien été ôtée avec le reste du corps
Il me semble à présent complètement propre, mais je préfère laisser le collier anti-puces encore quelque temps. Le vermifuge ai probablement fait effet car il ne tousse plus et se porte à merveille.
Une fois le hérisson lavé, je procède au sexage pour savoir de quel genre est l'animal. Comme il se met spontanément en boule une fois sur le dos, je commence par essayer doucement mains vainement de l'ouvrir.
Impossible de déplier le hérisson de cette manière
J'abandonne et le remets sur le ventre de manière à ce qu'il se relaxe, puis lui soulève tranquillement l'arrière-train. Il se trouve qu'il s'agit d'une femelle.
Le sexe féminin est situé juste en dessous de l'anus. Le sexe masculin est au contraire plus haut sur le ventre, il s'agit d'une petite proéminence clairement visible lorsque le hérisson est en boule.
Détermination du sexe des deux genres
J'en profite pour peser à nouveau le premier hérisson : 750g. Il est presque aussi volumineux que la femelle.
Une fois sur le dos, le hérisson reste en boule un bon moment
Avant de les remettre dans leur cage, je filme le processus de redressement des piquants. Il me semble que cela s'apparente à l'horripilation des mammifères.
Les piques se redressent par un effet de chair de poule (© IS)
Plus tard dans la journée, j'achète deux abris en bois dont j'agrandis l'ouverture.
J'enlève la planche d'entrée afin d'agrandir l'ouverture
Les hérissons auront ainsi davantage d'espace dans leur bac et une cachette adaptée à leurs besoins. La femelle ira bientôt dans un enclos plus vaste. Le refuge m'a cependant dit qu'une petite cage était suffisante durant l'hibernation.
La femelle ira bientôt dans un enclos plus vaste
Le mâle est pour l'instant endormi
La femelle en train de manger. Elle préfère la pâtée que les vers de farine et les fruits
- Jour 58-60 : 04-06 novembre 2011 (sommaire)
Pas de constatation particulière.
- Jour 61 : 07 novembre 2011 (sommaire)
Suite à l'éclosion de mes cailleteaux, je suis obligée de rester dans la chambre durant la nuit. Je remarque que le hérisson mâle se gratte très souvent. Il utilise ses pattes arrière pour atteindre ses flancs.
Vu que j'utilise des copeaux non traités, il est possible qu'il ait attrapé des mites... Je compte passer chez le vétérinaire pour lui demander conseil.
- Jour 62 : 08 novembre 2011 (sommaire)
Le vétérinaire me dit que le médicament anti-mites pour les hérissons (Ivomec) doit être donné par injection. Il me conseille plutôt de faire prendre un bain à l'animal avec une tombée d'huile d'olive. S'il y a des mites, elles seront noyées de cette manière, et cela aura surtout l'avantage de réduire la sécheresse de la peau (la cause principale des démangeaisons).
Je change la femelle d'enclos, la mettant dans un bac deux fois plus grand afin qu'elle dispose d'un espace suffisant.
J'installe la hérissonne dans un bac plus spacieux et aéré. Je place une moustiquaire au-dessus et je perce les bords de manière à créer des petits points d'observation.
Je placerai un abri à la place du linge
Je peux voir discrètement à l'intérieur du bac
- Jour 63-69 : 09-15 novembre 2011 (sommaire)
Pas de constatation particulière.
- Jour 70 : 16 novembre 2011 (sommaire)
Je constate que les deux hérissons se sont enfouis sous les copeaux et mangent moins. Peut-être la diminution de la température (la fenêtre est toujours ouverte) les a-t-elle fait entrer en semi-hibernation.
- Jour 71-83 : 17-29 novembre 2011 (sommaire)
Pas de constatation particulière. Les hérissons sont létargiques se portent bien.
- Jour 84 : 30 novembre 2011 (sommaire)
Je tapisse l'intérieur de la cage du mâle avec une double couche de plastique transparent afin d'atténuer le bruit qu'il fait en fouillant dans les copeaux bords et dans les bords
Seul le sommet de la cage est ouvert
Cela lui donnera davantage d'intimité
- Jour 85 : 01 décembre 2011 (sommaire)
Évidemment, le mâle s'est amusé à dégrafer une partie du plastique et s'est fait un nid à l'intérieur.
Je remets en place en changeant les copeaux.
- Jour 86-130 : 02 décembre 2011 - 15 janvier 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. L'élevage de mes cailles a été terminé (elles ont rejoint une belle ferme où elles ne seront pas mangées !), ce qui me laisse un grand espace vide pour prévoir un enclos au sol.
Les hérissons étant néanmoins en hibernation, je décide donc de les laisser tranquilles et d'attendre avant de les transvaser dans ce nouvel environnement.
- Jour 131-141 : 16 - 26 janvier 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière.
- Jour 142 : 27 janvier 2012 (sommaire)
Les hérissons deviennent moins léthargiques, je termine donc tranquillement leur nouvel enclos. J'installe 4 couches de plastique sur toute la longueur, y compris sur les abris en bois et les pierres qu'il contient, afin d'étouffer les bruits de grattage durant la nuit. Je sépare également l'enclos en deux avec du plastique et une petite vitre afin de pouvoir y mettre le mâle. Je ne sais pas encore comment les deux protagonistes réagiront à leur présence respective, mais je préfère éviter les conflits à ce stade.
L'espace est très vaste
Le sol est couvert d'une épaisse couche de copeaux dans laquelle les hérissons ne tardent pas à s'enterrer.
Les hérissons dans leurs abris
- Jour 143 : 28 janvier 2012 (sommaire)
Les hérissons semblent tout à fait à l'aise dans ce nouvel espace. Au début du mois prochain, avant leur libération, je prévois de mettre les deux individus ensemble afin d'observer leurs réactions et affinités potentielles.
- Jour 144-153 : 29 janvier - 07 février 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière. Cela fait maintenant 5 mois que j'héberge le premier hérisson.
- Jour 155 : 08 février 2012 (sommaire)
Je nettoie leurs enclos et leur donne un bain. Le mâle a des fibres de copeaux coincées dans les griffes des pattes arrière, je l'en débarrasse péniblement à l'aide d'une pincette.
Je constate au passage qu'il est trop gras : il n'arrive pas totalement à se mettre en boule et la graisse de son ventre fait des plis disgracieux lorsqu'il se recourbe.
Le hérisson est trop gros
L'obésité est un problème chez les hérissons domestiques (africains), mais celui-ci va rapidement perdre son surpoids. Je diminue ses rations et agrandis encore un peu son enclos.
Après le bain, je laisse le mâle seul quelques minutes et à mon retour je vois de la mousse sur une petite surface entre ses piquants.
De la mousse blanche entre les piquants
Je sais que les hérissons domestiques se lèchent parfois le dos en appliquant de la salive, il s'agit peut-être du même type de comportement ?
En nettoyant l'enclos de la femelle, je note qu'elle fait ses excréments toujours au même endroit, dans le coin opposé de son abri. Les hérissons domestiques sont propres, mais j'ignorais que les hérissons sauvages l'étaient également. Cette attitude ne s'exprime toutefois que lorsque le hérisson en question dispose d'un espace assez vaste.
Une fois les enclos et les animaux nettoyés, je décide de les mettre pour la première fois en contact. J'installe donc ma caméra et les place dans une partie dégagée de l'enclos. Je publierai la vidéo plus tard, lorsque je les aurai à nouveau mis ensemble. Pour l'heure, je décris simplement la scène :
Après quelques instants, la femelle s'approche du mâle pour le sentir. Celui-ci commence alors à bouger, effrayant la femelle qui se met à souffler de manière défensive. Elle finit par s'éloigner de lui, mais il la suit avec intérêt, provoquant une nouvelle série de soufflements de sa part. Au bout d'un moment, ils se tournent autour à plusieurs reprises en se léchant mutuellement les piquants du flanc. Cette ronde s'arrête rapidement et la femelle continue de le souffler.
Après une demi-heure environ, les deux hérissons se calment ; le mâle s'immobilise et la femelle arrête de souffler. Ils restent alors côte à côte et semblent dormir.
Les deux hérissons dorment ensemble
La rencontre s'est plutôt bien passée. Je les replace chacun dans leur enclos et les metterai à nouveau en contact une prochaine fois.
- Jour 155-157 : 09-11 février 2012 (sommaire)
Pas de constatation particulière.
- Jour 158-160 : 12-14 février 2012 (sommaire)
Devant m'absenter deux jours, je mets une petite réserve de nourriture aux hérissons.
- Jour 161 : 15 février 2012 (sommaire)
À mon retour, la femelle a réussi à sortir de son enclos pour chercher davantage de nourriture. Je la remets dans l'enclos après avoir réparé les trous qu'elle a faits en se frayant un passage...
- Jour 162-192 : 16 février - 17 mars 2012 (sommaire)
Durant cette longue période, je remets de temps en temps les hérissons en commun durant de brèves périodes afin d'observer leur comportement. Je les installe soit dans la baignoire (afin de pouvoir filmer leurs déplacements de nuit avec une caméra infrarouge) ou dans le grand enclos, et je vérifie toutes les heures ce qui s'est produit.
- La plupart du temps, la femelle se contente de souffler et de se mettre en boule à l'approche du mâle (elle défend son territoire comme elle le fait avec nous). Elle peut parfois se montrer plus violente, comme sur la vidéo ci-dessous, ce qui n'a pas l'air de gêner le mâle :
La femelle rejette violemment le mâle (© IS)
- Dans certains cas, les deux protagonistes se tournent autour comme décrit plus haut en se léchant mutuellement les piquants :
Est-ce un précurseur de l'accouplement ou de la simple curiosité ? (© IS)
Remarquez que tous deux reniflent avec précipitation lorsqu'ils sont stressés, ce qui est notamment le cas lorsque je viens de les déplacer pour nettoyer la cage ou de les nourrir :
Son augmenté - le bruit de moteur de fond vient de la caméra (© IS)
J'ai pu au passage filmer la femelle qui se secouait comme un chien pour se débarrasser des copeaux entre ses piquants :
Le hérisson se secoue (© IS)
En fonction du climat, je prévois de libérer les hérisson d'ici la mi-avril, pour leur laisser une chance de trouver un autre partenaire durant cette saison.
- Jour 193-211 : 18 mars - 05 avril 2012 (sommaire)
Pas de constat particulier.
- Jour 212 : 06 avril 2012 (sommaire)
Après avoir remis une dernière fois les hérissons en contact, ils se sont reproduit. Je décide donc de les laisser ensemble quelques jours dans le grand enclos.
- Jour 213-216 : 07-10 avril 2012 (sommaire)
Pas de constat particulier.
- Jour 217 : 11 avril 2012 (sommaire)
Je remet le mâle en liberté dans la soirée. J'ai décidé de le relâcher dans un jardin tranquille à la campagne, entre Roche (VD) et Aigle (VD). Ce n'est pas l'endroit où on l'a trouvé, mais la ville où je l'ai récupéré me paraît trop dangereuse et moins favorable à son développement futur. Je m'organise donc avec les propriétaires des lieux pour l'amener vers 21h, dès la nuit tombée.
Le hérisson dans sa caisse de transport, avec de l'eau et de la nourriture pour le trajet
Je choisis un petit endroit dans des bambous afin que l'animal puisse s'y cacher le temps de s'habituer à son nouvel environnement. Vu qu'il est resté longtemps en captivité, il n'a pas trop peur de moi ou des autres personnes présentes ; il s'est rapidement mis à sentir tout ce qui l'entourait, puis il s'est léché les piquants et a fini par s'enfoncer lentement dans les bambous jusqu'à disparaître de mon champ de vision.
Le hérisson découvre son nouveau milieu
En train de se lécher les piquants, ce qu'il faisait aussi chez moi lorsque je le changeais d'endroit
Au vu de sa vivacité lors de sa période de captivité et durant cette soirée-ci, je n'ai pas d'inquiétudes quant à son avenir.
- Jour 218-225 : 12-19 avril 2012 (sommaire)
Je prévois de relâcher la femelle dans les jours qui viennent.
- Jour 226 : 20 avril 2012 (sommaire)
Suite à la suggestion d'un internaute, je décide d'observer plus précisément la morphologie et la structure interne des piquants. J'en avais conservé quelque-un qui étaient tombés naturellement, je prends donc des photos détaillées de l'un d'eux :
De fines lignes longent le piquant
On voit que la surface extérieure est nervurée. Je coupe alors le piquant à l'aide d'un petit ciseau. Contrairement à mes attentes il est plutôt mou lors de la coupe, je pensais qu'il serait dur et cassant étant donné sa rigidité externe.
L'intérieur semble être formé d'une agglomération de tubules ; toujours blanche indépendamment de la couleur de la fine couche de surface. L'ensemble me fait penser à la structure des sushis...
Disposition interne d'un piquant
Je tranche ensuite le piquant en deux dans le sens de la longueur.
Piquant coupé dans sa longueur
La base creuse et fibreuse du piquant me fait à priori penser à celle d'une plume.
Pour finir je "déroule" le piquant en écartant le plus délicatement possible les bords afin de pouvoir discerner le maillage interne. L'intérieur a l'air relativement creux.
Le piquant est formé d'un bord plutôt rigide replié sur un centre au maillage aéré
- Jour 227-231 : 21-25 avril 2012 (sommaire)
Par curiosité, je me rensigne quant à la gestation des femelles et à l'élevage de bébés hérissons domestiques. J'indique ci-dessous le fruit de mes recherches. Un internaute a d'ailleurs eu la gentillesse de partager les observations relatives à son expérience d'élevage. Je me permets de citer et résumer partiellement ses remarques afin d'en faire profiter les autres lecteurs :
"Nous avons recueilli récemment une hérissonne en gestation et la portée est née il y a maintenant cinq jours :
- Il y a certes beaucoup de chances que votre hérissonne soit portante, la nôtre a pris env. 100g la semaine précédant la mise bas. Il semble par contre que nous lui fournissions moins de kcal par jour que vous.
- La mère allaite et surveille constamment les petits, au point de très peu dormir et sortir. Ils tètent constamment. Si vous souhaitez les élever vous-même, il faut être vraiment prêts à vous relayer avec votre compagnon pour allaiter les petits toutes les 3 heures environ 24/7 ? Sans ça, leurs chances de survie sont quasi-nulles.
- Ils ont visiblement du mal à déféquer seuls. Leurs selles semblent trop dures pour sortir, et la mère les stimule pour leur faire faire leurs besoins. Encore une fois, vous devrez remplir ce rôle avec un coton tige humide sur base très fréquente pour ne pas le mettre en péril.
- Notre hérissonne ne semble pas traumatisée quand on approche ses petits. Nous nous restreignons simplement à les approcher quand elle sort de sa cabane (où elle niche) pour aller se nourrir. Notre clapier (séparable) est parfait pour ça, mais il doit y avoir plusieurs moyens d'y arriver.
- On ne fait que supposer, mais notre expérience de quelques jours laisse penser que le risque vient surtout d'une réaction de la mère plutôt que des petits eux-mêmes. Elle pourrait être dérangée par notre odeur dans le nid, sur les petits ... Du coup, les manipuler très prudemment et avec des gants complètement hermétiques est une bonne idée.
- Au bout de 2 jours, nous avons soustrait les petits pour les peser, photographier et nettoyer la cabane pendant 15 minutes. Ni les petits ni la mère n'ont manifesté de stress ou de gêne. Cependant, nous vous conseillons vraiment de limiter les séances photo et manipulations les 2 premières semaines. Faites efficace, vite, et surtout pas trop souvent. Le stress peut être fatal à la nouvelle famille."
Je ne souhaite pas élever moi-même ces petits, ni déranger la mère durant cette période cruciale, mais j'expose tout-de-même ci-dessous une liste de mes recherches en la matière, pour les internautes éventuellement intéressés. Le commentaire ci-dessus correspond et complète tout à fait les données trouvées, qui proviennent principalement du sanctuaire des hérissons (une référence en la matière), d'un site d'élevage de chatons et d'un autre blog décrivant une expérience personnelle.
a. Matériel :
- un carton ou un bac en plastique aux bords hauts
- deux bouillottes et linge neufs
- un biberon pour chaton ou une seringue avec tétine adaptable
- du lait pour chaton délactosé
- du FORTOL, un complément nutritif en vente chez le vétérinaire
- des gants en latex et des masques d'hygiène.
- des coton-tiges et du papier ménage neuf
- du désinfectant pour les mains et un autre pour le matériel (à base d'iode ou d'ammonium)
- une moustiquaire
b. Hygiène et habitat :
- les petits doivent être continuellement maintenus au chaud, il convient donc de les installer sur une bouillotte (à changer régulièrement), sur laquelle on posera du papier-ménage qui sera changé lorsqu'il sera souillé.
- la bouillotte peut être disposée dans un bac ou un carton couvert d'une moustiquaire afin d'éviter que les mouches ne pondent sur l'animal. Il faut que les petits puissent facilement monter sur la bouillotte, mais aussi s'en éloigner s'ils ont trop chaud, et parallèlement qu'ils ne puissent pas sortir du bac.
- les nouveau-nés sont très sensibles aux micro-organismes et peuvent être contaminés par les germes présents sur les mains et sur le matériel. Un biberon mal lavé ou un lait mal conservé constituent des bouillons de culture, il faut laver fréquemment les ustensiles servant au nourrissage.
- le risque infectieux est encore plus grand si le petit n’a pas pu téter sa mère durant les premières 24 heures et ne bénéficie pas de l’immunité transmise par le colostrum, il faut donc toujours se désinfecter les mains ou utiliser des gants lors de la manipulation des petits. Si possible porter un masque à titre préventif, pour éviter la dissipation orale des microbes.
- Après chaque repas au biberon, il faut stimuler les zones anales et urinaires du bébé afin qu'il fasse correctement ses besoins. Cela peut être fait à l'aide d'un coton-tige humide et tiède, durant une durée de 60 secondes. En cas d'irritation, mettre de la vaseline ou un peu d'huile. Dès que le petit pèse plus de 120g, il n'est plus nécessaire d'effectuer ce processus.
c. Nourriture et allaitement :
- les petits tètent de petites doses tout au long de la journée. En captivité, il est possible et sans danger de regrouper ces phases en 5 à 7 repas espacés de 3 à 4 heures dans la journée et une fois la nuit.
- pour l'allaitement artificiel, on utilisera un biberon pour chaton et rongeur ou une petite seringue au piston mobile (1 à 5 ml) sur laquelle on fixera une tétine. La tétine doit être percée de manière à ce que le lait perle ni trop ni pas assez. Il convient également de vérifier la graduation du biberon avant l'emploi.
- le lait utilisé doit impérativement être délactosé (de vache ou de chatte) et mélangé dans le biberon à du FORTOL (moitié-moitié). Si le lait est en poudre, la dilution doit correspondre au mode d'emploi et aux dosages pour chaton sous peine de provoquer de graves troubles digestifs. Il existe différentes qualités de lait, mais il est très difficile de les évaluer d'après l'étiquette. Comme le FORTOL ne se conserve que 48h au frigo après ouverture, il est possible de congeler le liquide dans un bac à glaçon et de dégeler de petites quantités à chaque repas.
- la préparation du biberon doit se faire juste avant l'allaitement afin d'éviter la prolifération bactérienne durant la conservation. Les éventuels excédents peuvent être gardés une journée au frigo.
- une fois le mélange du biberon effectué, il faut chauffer le contenant à environ 37°C (le lait ne devrait pas brûler la peau). Si cela est fait dans un four à micro-ondes, bien mélanger le liquide afin d'uniformiser la température.
- Concernant les quantités de liquide à donner par jour, il faut commencer par un minimum de 10 ml par jour (environ 1-2 ml par tétée) lorsque le petit vient de naitre. Par la suite, il faut globalement suivre une augmentation de 40 ml de liquide par prise de poids de 100g. Voici un tableau indicatif provenant du site du sanctuaire des hérissons :
Âge | Poids | Aspect |
Lait ou complément, par jour à 3-4h d'intervalle |
2-3 jours | 20-25g | Piquants blancs | minimum 10ml (à répartir sur la journée) |
7 jours | 40-50g | Piquants gris | minimum 20ml (à répartir sur la journée) |
12-14 jours | 70-80g | Ouverture des yeux | minimum 30ml (à répartir sur la journée) |
3 semaines | 100g | Pousse des dents | minimum 60ml (à répartir sur la journée) + pâtée |
- durant la tétée, le hérisson doit être tenu "assis" dans la main ou dans la position naturelle. Il ne faut pas :
- tenir l'animal sur le dos, cela augmente le risque de fausse-route (liquide dans les poumons), ce qui peut être mortel
- presser le biberon ou la seringue, le lait ne doit pas trop déborder de la bouche du petit (risque d'étouffement)
- continuer à donner le biberon alors qu'il est presque vide, le petit avale de l'air et devient ballonné.
- retirer le biberon trop vite, car le petit peut parfois faire des pauses avant de continuer à manger.
- après l'allaitement, il faut toujours donner quelques gouttes d'eau aux bébés hérissons, afin de réduire les ballonnements. Il est préférable d'utiliser soit de l'eau sucrée, soit de mettre un peu de thym dans un verre d'eau, de le faire chauffer 1m30 au four à micro-ondes et de le laisser refroidir avant de donner quelques gouttes de cette infusion aux petits.
d. Soins et problèmes :
- si une hérissonne est dérangée avec ses petits, celle-ci peut parfois devenir agressive sous l'effet du stress et céder au cannibalisme, il convient donc de gêner le moins possible une famille de hérissons. Si les petits doivent malgré tout être manipulés, porter des gants peut permettre de limiter les odeurs étrangères et ainsi de moins perturber la mère.
- s'il est correctement alimenté, le petit croît et prend tous les jours du poids. Lorsqu'il ne dort pas, il mange sans problème, ne crie pas et reste bien vivace. Il faut le peser quotidiennement pour vérifier si tout va bien et ne pas hésiter à consulter rapidement un vétérinaire dans le cas contraire.
- avec le lait maternisé pour chaton, les déjections des petits sont vert clair, ce qui est normal. Si l'aspect, la fréquence ou l'odeur des excréments changent, il faut consulter un vétérinaire ou contacter le sanctuaire des hérissons pour avoir des conseils. Si un seul petit montre des signes de maladie, la première étape est de l'isoler des autres afin de limiter les risques de contamination. Beaucoup de troubles et de maladies ne sont malheureusement pas détectables à temps ou sont insoignables car les causes sont inconnues.
- si un petit mange moins et semble avoir du mal à avaler, cela peut être une inflammation de l'oesophage liée à l'allaitement artificiel. Il faut l'emmener rapidement chez le vétérinaire, qui pourra lui prescrire du MARBOCYL.
- le hérisson doit être vermifugé lorsqu'il pèse 300g.
- si le vétérinaire doit manipuler longuement l'animal, il est préférable de le mettre sous anesthésiant léger car les hérissons sont sujets aux problèmes cardiaques.
Concernant ma propre expérience, n'ayant pas de jardin, je décide de libérer la femelle durant sa gestation.
- Jour 234 : 28 avril 2012 (sommaire)
À la tombée de la nuit, je m'arrange pour aller relâcher la hérissonne. Je prends soin de bien la nourrir et l'hydrater pour qu'elle soit prête à partir. Comme pour le mâle, je la place dans une caisse de transport pour chat tapissée de copeaux.
La hérissonne dans sa cage
Je prends avec moi une petite maisonnette en bois où elle avait l'habitude de se cacher. L'entrée est assez grande pour elle et trop petite pour un chat ou un chien, ce qui lui permettra éventuellement de s'y abriter, même si je doute qu'un chat ose s'en prendre à elle.
J'installe la maisonnette et la caisse au fond du jardin, dans l'herbe haute et contre la haie. Je pose également à côté une petite mangeoire contenant de la pâtée et une seconde avec de l'eau.
La nuit est noire, j'utilise une lampe de poche et le flash pour prendre des photos
J'ouvre ensuite la cage et je m'éloigne afin que l'animal sorte en douceur.
La cage et la maisonnette se font face
Mon conjoint et moi-même en train d'observer la hérissonne (photo de Pascal Equey)
Après quelques secondes, la hérissonne s'aventure hors de la cage et renifle l'herbe. Elle s'enfonce alors entre la haie et sa maisonnette, se léchant les piquants et mordillant la végétation environnante. Il y a beaucoup de limaces et d'escargots par ici, elle aura donc largement de quoi se nourrir.
La femelle sort de sa cage et explore avec curiosité
Je la laisse à présent tranquille. Mon père veillera à remplir les mangeoires ces 3 prochains jours, au cas où, même si j'ignore si elle restera dans les parages et que je doute qu'elle ait besoin d'une autre source de nourriture.
Les deux animaux ayant été relâchés, l'expérience est à présent close. Merci aux lecteurs d'avoir suivi ce déroulement.
--> Nous vous rappelons que la détention d'animaux sauvages est interdite. Depuis 2007 les hérissons européens sont protégés en France. Si vous choisissez d'outrepasser cet avertissement, veillez lire avant tout le préavis concernant les expérience zoologiques <--
--> Retour à la présentation <--
--> Voir les informations techniques <--
Commentaires
Citation en provenance du commentaire précédent de Johnito :
Bonjour, je n'arrive pas à visualiser les photographies que vous avez prises concernant la croissance des choupisseaux en page 3 des commentaires. Serait-il possible de les visualiser autrement? J'ai tenté plusieurs procédures et changé de navigateur... en vain!
Merci pour votre aide.
Bonjour,
Étant donné qu'il est impossible de voir dans l'abris, une option pour vérifier la présence du hérisson serait d'observer les traces de sa présence. Continuez à lui donner de la nourriture de temps à autre ; vous verrez peut-être des déjections, et si vous restez dehors le soir, vous pouvez avoir la chance de le voir manger.
Si vous tenez absolument à savoir s'il utilise votre abri, vous pouvez toujours filmer l'entrée durant quelques heures la nuit afin de vérifier ses trajets...
Quoi qu'il en soit, il faudra lui laisser un peu de temps pour occuper les lieux. Les abris sont surtout utilisés lors des périodes d'hibernation ou d'élevage des petits.
Si vous voulez des conseils plus pointus, je vous recommande de contacter directement le sanctuaire des hérissons : forumnews.homeip.net/.../...
Ils sont spécialisés dans les soins aux hérissons et seront sans doute ravi de vous aider à optimiser vos aménagements.
Bonne continuation.
j'ai prévu 2 issues dissimulé du regrad de l'homme à ce terrier et ai aménagé les abords pour que l'herbe pousse haut et à l'écart de la circulation du jardin.
mais je ne sais pas si l'herisson aperçu par hazard il y a 1 semaine a pris pocéssion de cet abris, bien que les granulats pour chat que j'avait mis a proximité de l'entrée ont disparue, COMMENT PUIS JE SAVOIR SI CE CHASSEUR DE LIMACE A ADOPTER MON CADEAU?